CROISSANCE DES FLUX DE PÉTROLE EN PROVENANCE DU KAZAKHSTAN, DU TURKMÉNISTAN VIA L'AZERBAÏDJAN
Paris / La Gazette
Le flux de pétrole en provenance du Kazakhstan et du Turkménistan vers les marchés européens via le territoire de l'Azerbaïdjan a connu une augmentation, représentant 17,3 % du volume total du transport de pétrole en janvier via l'oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC).
Selon les données publiées par le Comité statistique d'État d'Azerbaïdjan, l'oléoduc BTC a transporté plus de 430 000 tonnes de pétrole en provenance du Turkménistan et du Kazakhstan combinés au cours du mois de janvier.
L'oléoduc BTC a transporté plus de 2,4 millions de tonnes de brut en janvier, ce qui représente 76 % du volume total du transport de pétrole. Le pétrole azerbaïdjanais a représenté 82,7 %, soit 2 055,3 milliers de tonnes, du volume total transporté par l'oléoduc BTC au cours de cette période.
L'oléoduc BTC relie le terminal de Sangachal, sur les rives de la mer Caspienne, au terminal maritime de Ceyhan, sur la côte méditerranéenne turque. Outre le pétrole azerbaïdjanais, l'oléoduc BTC transporte également du pétrole brut du Turkménistan et certains volumes de pétrole brut de Tengiz du Kazakhstan.
Le Kazakhstan, riche en énergie, a commencé à exporter son pétrole via l'oléoduc BTC depuis l'année dernière, à la suite d'un accord-cadre signé entre la compagnie pétrolière azerbaïdjanaise SOCAR et la compagnie nationale d'énergie kazakhe KazMunayGas. Cet accord permet le transit de 1,5 million de tonnes de pétrole par an, les deux parties s'engageant à effectuer 12 à 14 voyages de pétroliers entre les ports de Bakou et d'Aktau chaque année.
Au cours des deux dernières décennies, le pétrole brut kazakh était principalement transporté par l'oléoduc du Caspian Pipeline Consortium (CPC) jusqu'au port de Novorossiysk, sur la mer Noire, en Russie. Cependant, la menace d'un tribunal russe de fermer l'oléoduc CPC en juillet 2022 a incité le gouvernement kazakh et les principaux producteurs étrangers à chercher d'autres voies d'acheminement.
Avant de recevoir du pétrole kazakh, la SOCAR a procédé à des améliorations essentielles du réseau de pipelines collecteurs au terminal de Sangachal en 2022. Ces travaux visaient à améliorer l'utilisation de la capacité du réseau d'oléoducs afin de faciliter l'arrivée du pétrole kazakh dans l'oléoduc BTC.
Par ailleurs, le Kazakhstan est actuellement en pourparlers avec l'Azerbaïdjan afin d'améliorer encore le flux de son pétrole au-delà de l'oléoduc BTC. L'oléoduc Bakou-Supsa est considéré comme un itinéraire potentiel pour transporter jusqu'à trois millions de tonnes de pétrole kazakh par an.
L'oléoduc Bakou-Supsa, d'une longueur de 833 kilomètres, également connu sous le nom de Western Route Export Pipeline, relie le terminal de Sangachal, près de Bakou, au terminal de Supsa, ville côtière de la mer Noire située en Géorgie. Il a une capacité de cinq millions de tonnes par an et est opérationnel depuis avril 1999.
Cependant, les récents développements géopolitiques en mer Noire ont conduit les compagnies occidentales à réacheminer le pétrole de l'oléoduc vers l'oléoduc BTC, beaucoup plus important, à partir de 2022.
L'année dernière, l'Azerbaïdjan a proposé au Kazakhstan de transporter cinq millions de tonnes de pétrole kazakh par l'oléoduc Bakou-Supsa. En cas d'accord, le pétrole du champ de Kashagan, l'un des plus grands champs pétrolifères découverts au cours des quatre dernières décennies, devrait être transporté par cet itinéraire, ce qui renforcerait encore la position de l'Azerbaïdjan en tant que plaque tournante pour les ressources énergétiques de la Caspienne destinées aux marchés mondiaux.
