BURHANETTIN DURAN APPELLE A RENFORCER L’ARCHITECTURE DE DEFENSE DU MONDE TURCIQUE DANS L’ESPACE INFORMATIONNEL
Paris / La Gazette
Il est nécessaire de renforcer l’architecture de défense du monde turcique dans l’espace informationnel. C’est ce qu’a déclaré le chef de la Direction de la communication de l’Administration du président de la Turquie, Burhanettin Duran, lors du Forum des États turciques sur la lutte contre la désinformation, qui se tient à Ankara, rapporte le correspondant spécial de Trend.
Dans son intervention, Burhanettin Duran a rappelé que la Deuxième guerre du Karabagh ne s’est pas déroulée uniquement sur le champ de bataille. « Nous avons tous été témoins du fait que cette guerre s’est également menée dans la dimension communicationnelle. Une lutte tout aussi acharnée et fondamentale s’est déroulée dans l’espace de l’information », a-t-il souligné. Selon lui, pendant le conflit et après celui-ci, de nombreuses campagnes de désinformation ont été lancées contre l’Azerbaïdjan afin de déformer et de minimiser sa victoire.
Il a cité un exemple marquant de manipulation médiatique, qualifié de particulièrement dangereux en raison de son impact potentiel sur l’opinion publique. Il s’agit d’une fausse information diffusée sous le titre : « Des soldats azerbaïdjanais entrés au Karabakh se moquent d’une Arménienne âgée ». Selon cette version tronquée, un soldat aurait tendu un verre d’eau à une femme âgée, tandis qu’un autre l’aurait volontairement renversé au moment où elle s’apprêtait à boire. Or, comme l’a expliqué Burhanettin Duran, la version intégrale de la vidéo montre clairement qu’un militaire azerbaïdjanais donne lui-même de l’eau à cette femme.
Le responsable turc a regretté qu’aujourd’hui, par le biais du découpage, du montage et de l’extraction d’images hors de leur contexte, il soit possible de donner un sens totalement différent et déformé à la réalité. Il a également averti que l’utilisation des technologies d’intelligence artificielle porte la falsification de la réalité à un niveau qualitativement nouveau, créant non seulement des opportunités, mais aussi de graves menaces.
Selon Burhanettin Duran, ces dangers ne peuvent être contrés que par la mise en œuvre de stratégies conjointes. « Les récits et narratifs que l’on tente de nous imposer de l’extérieur ne peuvent être déconstruits que collectivement, en formant notre propre récit commun, cohérent et coordonné », a-t-il déclaré, appelant à des formes de coopération plus concrètes et institutionnalisées dans la lutte contre la désinformation. Il a notamment plaidé pour la création de mécanismes communs de fact-checking, de systèmes d’alerte précoce et pour un échange rapide et régulier d’informations entre les États.
Le chef de la Direction de la communication a indiqué que la Turquie entreprend déjà des mesures cruciales dans plusieurs domaines, notamment le renforcement de l’éducation aux médias, la protection des enfants et des jeunes contre les menaces numériques, le développement des infrastructures de cybersécurité, la mise au point d’outils algorithmiques de surveillance contre les manipulations basées sur l’intelligence artificielle, ainsi que l’institutionnalisation de l’échange d’informations entre les organismes publics.
Il a souligné l’existence d’une volonté politique claire et ferme sur cette question et s’est dit prêt à partager l’expérience et les capacités de la Turquie avec les pays frères, en développant une coopération commune. Selon lui, cette approche constituera également une démonstration tangible d’une position collective contre toute tentative artificielle de division visant l’unité et l’intégrité du monde turcique.
En conclusion, Burhanettin Duran a affirmé que l’échange de données, le transfert d’expériences, la création de mécanismes éducatifs communs et le développement de capacités de réaction rapide deviendront des éléments clés de l’architecture de défense du monde turcique dans l’espace informationnel. « Nous devons protéger nos États, notre unité et notre fraternité contre les campagnes de désinformation. Pour neutraliser leur impact destructeur, une politique nationale coordonnée, renforcée par un mécanisme institutionnel international, est indispensable », a-t-il conclu..