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ISRAEL A BLOQUE LA PARTICIPATION DE LA TURQUIE, L'AZERBAIDJAN A DECLINE L'INVITATION

18 Décembre 2025 09:19 (UTC+01:00)
ISRAEL A BLOQUE LA PARTICIPATION DE LA TURQUIE, L'AZERBAIDJAN A DECLINE L'INVITATION
ISRAEL A BLOQUE LA PARTICIPATION DE LA TURQUIE, L'AZERBAIDJAN A DECLINE L'INVITATION

Paris / La Gazette

Une réunion de travail consacrée à un possible déploiement de forces internationales de stabilisation dans la bande de Gaza s'est tenue à Doha, au Qatar

Le 16 décembre, une conférence internationale consacrée au possible déploiement de forces internationales de stabilisation dans la bande de Gaza s’est tenue à Doha, la capitale du Qatar, avec l’appui du Commandement central des États-Unis (CENTCOM). Plus de 45 pays devaient y être représentés. Toutefois, dès la phase d’élaboration de la liste des invités, de profondes divergences politiques sont apparues.

La participation de la Turquie a été bloquée par Israël, tandis que l’Azerbaïdjan, bien qu’ayant reçu une invitation officielle, a choisi de ne pas envoyer de représentant. Selon le quotidien israélien Haaretz, citant des sources diplomatiques, les États-Unis, tenant compte du veto israélien, n’ont pas adressé d’invitation à Ankara. D’après les interlocuteurs du journal, l’absence de la Turquie n’était pas liée à des considérations procédurales, mais revêtait un caractère strictement politique.

Selon la publication, un diplomate occidental sous couvert d’anonymat, ainsi qu’une source arabe proche du gouvernement turc, ont confirmé qu’Ankara n’avait pas été incluse dans la liste des participants, en dépit de ses relations étroites avec Washington et Doha. Un autre responsable occidental a indiqué que la non-participation de la Turquie était connue à l’avance et qu’aucune explication alternative à cette décision n’existait.

Une source de Haaretz au sein des milieux diplomatiques arabes a rappelé qu’en octobre, la Turquie avait été invitée au sommet pour la paix de Charm el-Cheikh et avait publiquement soutenu les initiatives internationales liées à Gaza. Selon cette source, Israël a été le seul État à s’opposer à la participation d’Ankara à la réunion de Doha. Dans le même temps, d’après le journal, la Turquie et le Qatar continuent de faire pression sur les responsables américains afin qu’ils revoient leur position.

Il convient de rappeler que le déploiement de forces internationales de stabilisation est considéré comme un élément clé de la deuxième phase du plan de paix du président Donald Trump pour Gaza. Israël, de son côté, a à plusieurs reprises exprimé son rejet de toute implication de la Turquie dans le règlement d’après-guerre dans l’enclave, en particulier dans le contexte de la forte détérioration des relations bilatérales depuis le début de la guerre à Gaza.

D’après la liste obtenue par la rédaction de Haaretz, l’Égypte, la Jordanie, l’Azerbaïdjan, le Pakistan, les Émirats arabes unis et l’Italie figuraient parmi les pays invités à la réunion de Doha, aux côtés de nombreux États européens, asiatiques et de la région Asie-Pacifique. La République du Kosovo, pourtant non membre de l’ONU, était également incluse.

Le journal souligne que l’Azerbaïdjan, bien qu’invité, n’a pas dépêché de délégation à Doha, Bakou n’envisageant pas l’envoi d’un contingent de maintien de la paix dans la bande de Gaza. Selon Haaretz, malgré certaines consultations avec les États-Unis, l’Azerbaïdjan n’est pas non plus disposé, dans un avenir prévisible, à rejoindre les accords d’Abraham.

« Malgré des relations étroites et de longue date avec Israël, l’Azerbaïdjan ne voit pas la nécessité de rejoindre cet accord à des fins purement propagandistes », souligne le journal.

Parmi les pays invités à la conférence de Doha mais qui n’y ont finalement pas pris part, Haaretz cite la Belgique, la Roumanie, l’Estonie, la Corée du Sud, le Népal ainsi qu’une quinzaine d’autres États.

Selon l’évaluation d’un diplomate occidental cité par le quotidien, la réunion de Doha revêtait un caractère intermédiaire et aucune décision contraignante n’y était attendue. D’après les informations disponibles, une rencontre consultative similaire s’était tenue environ deux semaines plus tôt à Washington, tandis que la prochaine, au niveau des états-majors militaires, est prévue pour janvier.

Le diplomate a précisé que les États-Unis entendent présenter des informations plus détaillées sur la structure envisagée des forces de stabilisation à Gaza et sur la contribution potentielle de chaque pays. À ce stade, il s’agit toutefois davantage de sonder les positions que de définir des engagements fermes.

À ce jour, l’Italie demeure le seul pays à avoir officiellement confirmé sa participation au futur contingent, en avançant même des chiffres précis concernant le nombre de soldats. Des accords plus concrets pourraient être conclus lors de la réunion de janvier, à mesure que Washington progressera vers ce que l’administration Trump qualifie de prochaine étape du plan pour Gaza.

De son côté, un autre quotidien israélien, The Jerusalem Post, rapporte que, pour un effectif annoncé de 20 000 soldats au sein des forces internationales de stabilisation, il serait en réalité difficile de réunir plus de 5 000 hommes. Et ce, uniquement à condition que, dans le sillage de l’Italie, la France et plusieurs autres pays européens confirment leur participation.

La mise en place de ces forces internationales se heurte en pratique à une impasse en raison de la position des pays arabes et musulmans, qui refusent de participer à la mission sans l’implication de l’Autorité palestinienne. Un obstacle supplémentaire réside dans la question du mandat de l’opération envisagée, lequel inclurait la participation au processus de désarmement du Hamas. Or, le mouvement rejette catégoriquement tout scénario lié à son désarmement, malgré le fait que celui-ci constitue l’un des piliers du plan de paix de Donald Trump.

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