"LE CONFLIT ENTRE BAKOU ET EREVAN N'A JAMAIS EU DE CARACTERE RELIGIEUX"
Paris / La Gazette
Des ONG azerbaïdjanaises s’adressent à Donald Trump
En réponse à l’appel adressé par l’Institut Lemkin au président des États-Unis, l’exhortant à faire pression sur l’Azerbaïdjan afin d’obtenir, à l’occasion de Noël, la libération de personnes d’origine arménienne accusées de crimes de guerre — dont Ruben Vardanyan —, des représentants d’organisations non gouvernementales azerbaïdjanaises ont envoyé, le 25 décembre, une lettre ouverte à Donald Trump. C’est ce que rapporte l’agence AzerTAc.
Auparavant, le 23 décembre 2025, le Forum national des ONG d’Azerbaïdjan avait adressé une lettre ouverte à l’Institut Lemkin, l’accusant de défendre les intérêts de groupes revanchards et belliqueux en Arménie et de tenter de saper l’agenda de paix entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie. Le courrier soulignait que l’Institut Lemkin, en fermant les yeux sur des massacres de masse tels que le génocide de Khodjaly, trahit avant tout sa propre mission. Le Forum national des ONG d’Azerbaïdjan avait appelé l’Institut Lemkin à présenter des excuses à l’opinion publique azerbaïdjanaise pour ses déclarations provocatrices.
Dans leur appel au président américain, intitulé « Défendre le droit, la stabilité et la vision du “corridor Trump” au nom de la paix et de la prospérité internationales », les ONG azerbaïdjanaises déclarent notamment :
« Monsieur le Président,
Nous, représentants de la société civile d’Azerbaïdjan, défenseurs des droits humains et victimes de nettoyages ethniques étendus sur des décennies, vous adressons nos salutations les plus sincères en tant que dirigeant qui, animé de bonne volonté, conduit le monde vers l’avant. Nous voyons, dans la politique que vous conduisez, la volonté d’instaurer une paix globale et la capacité de parvenir, par la médiation, à des accords historiques que d’autres jugeaient impossibles.
Nous nous adressons à vous afin de présenter des faits étayés concernant les campagnes récentes menées par une organisation se présentant comme « l’Institut Lemkin », et visant à compromettre la paix que vous encouragez et soutenez personnellement. »
Profitant de l’atmosphère vibrante de Noël et du Nouvel An, ce groupe appelle à exercer des pressions pour la libération de personnalités actuellement détenues. Or, soulignent les auteurs de la lettre, ces personnes doivent être jugées non à l’aune d’une rhétorique compassionnelle, mais au regard de leurs actes. C’est précisément en raison de leurs activités criminelles qu’environ un cinquième du territoire internationalement reconnu de l’Azerbaïdjan est resté sous occupation arménienne pendant plus de trente ans, et que près d’un million d’Azerbaïdjanais ont été victimes de nettoyages ethniques.
Grâce à votre politique et votre diplomatie en faveur de la paix, la région du Caucase du Sud connaît aujourd’hui la période la plus pacifique des trente-cinq dernières années. Ce résultat a été rendu possible par votre action personnelle, notamment à travers la Déclaration conjointe de Washington du 8 août 2025.
« Monsieur le Président, ceux qui mènent des campagnes de désinformation tentent de présenter comme des “otages” des personnes accusées de financement du terrorisme, de conduite d’une guerre d’agression et de crimes contre l’humanité durant une occupation de plus de trente ans. À cause de leurs agissements, près d’un million d’Azerbaïdjanais sont devenus des déplacés internes et des centaines de localités civiles ont été détruites. »
Parmi les personnes détenues figure l’oligarque russo-arménien Ruben Vardanyan, qui entretenait auparavant des liens étroits avec l’ancienne dirigeante de l’USAID, Samantha Power. Il avait été envoyé en tant que prétendu « ministre d’État » dans un régime fantoche établi sur les territoires azerbaïdjanais alors occupés, dans le but d’entraver le processus de paix dans le Caucase du Sud.
L’Azerbaïdjan mène ces procédures judiciaires de manière transparente et en totale conformité avec ses obligations internationales, affirment les ONG. Les procès, y compris celui de Ruben Vardanyan, sont instruits par des juridictions collégiales et sont ouverts au public. Les tentatives visant à présenter ces affaires comme des persécutions religieuses sont jugées totalement infondées. L’Azerbaïdjan demeure un État laïque où musulmans, chrétiens et juifs coexistent harmonieusement depuis des siècles.
À titre d’exemple, le mois dernier, une assemblée officielle de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours s’est tenue à Bakou. Par ailleurs, une deuxième église catholique est actuellement en construction dans la capitale, un projet financé par l’État azerbaïdjanais. Ces faits, parmi de nombreux autres, témoignent de l’attachement de l’Azerbaïdjan au dialogue interreligieux et aux principes de tolérance.
« Monsieur le Président, le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan n’a jamais eu de caractère religieux. Certains acteurs malveillants tentent de compromettre la paix obtenue dans la région grâce à votre implication personnelle. Dans l’esprit des accords de Washington, des mesures de confiance entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie ont été engagées et les liens économiques sont en cours de rétablissement.
Vous et votre administration avez montré au monde que la force de l’Amérique réside dans la construction de la paix et la garantie de la Justice. Nous saluons la décision des dirigeants de l’Azerbaïdjan et de l’Arménie de saisir le Comité Nobel afin de proposer votre candidature au prix Nobel de la paix.
Grâce à votre leadership, plusieurs conflits qui duraient depuis des décennies dans différentes régions du monde appartiennent désormais au passé. Nous sommes convaincus que des forces de déstabilisation, telles que l’Institut Lemkin, ne parviendront jamais à atteindre leurs objectifs de désinformation de l’opinion publique américaine. »