LE CENTRE CULTUREL DE L’AZERBAÏDJAN À PARIS REND HOMMAGE À L’ÉCRIVAINE FRANCO-AZERBAÏDJANAISE BANINE
Paris / La Gazette
Ce vendredi 12 décembre, le Centre Culturel de l’Azerbaïdjan à Paris rendait hommage à Banine, la première écrivaine azerbaïdjanaise à avoir acquis une renommée en France, à l’occasion du 120e anniversaire de sa naissance.
Ce vendredi 12 décembre, le Centre Culturel de l’Azerbaïdjan à Paris rendait hommage à Banine, la première écrivaine azerbaïdjanaise à avoir acquis une renommée en France, à l’occasion du 120e anniversaire de sa naissance.
A l’état-civil Ummulbanu Assadoullaeva, Banine est née le 18 décembre 1905 à Bakou, et a disparu le 23 octobre 1992 à Paris. Elle était la petite-fille de deux richissimes magnats du pétrole, Chamsy Assadoulaeff et Musa Nagieff, La révolution bolchevique ayant gagné l’Azerbaïdjan en 1920, la fortune familiale est confisquée et Banine, ruinée, émigre en France à Paris en 1924 pour rejoindre sa famille, dont son père, Mirza Asadullayev, qui fut ministre du Commerce de la première et éphémère République d'Azerbaïdjan (décembre 1918 - avril 1920).
Laissant la politique soviétique derrière elle, elle prend le chemin de l’exil en passant par Istanbul, où elle quitte son mari avec lequel elle avait été mariée à l'âge de quinze ans. Arrivée à Paris, elle finance ses études en devenant modèle de haute couture. Elle exerce ensuite les métiers de traductrice et de journaliste, notamment à la radio, et commence une carrière de romancière. Banine se fait rapidement connaître dans les cercles littéraires de Paris, en particulier parmi les écrivains émigrés de Russie. Parmi ses amis on peut citer les philosophes Berdiaev, Chestov, Lossky, les poètes et écrivains Vsevolod Ivanov, Marina Tsvetaeva, Constantin Balmont, Ivan Severianine, Ivan Bounine, Teffy, Remizov, Merejkovski et son épouse, Gippius, Kouprine, Zaitsev, Adamovitch.
Elle fera aussi la connaissance de Montherlant, de Kazantzakis et de Malraux, entre autres, qui la poussent à publier ses écrits. Outre des romans, elle écrira des textes autobiographiques dont les plus connus seront « Jours Caucasiens », qui évoquent ses années d’enfance et de jeunesse à Bakou et « Jours Parisiens», dans lequel elle décrit les figures de la vie parisienne qu’elle a fréquentées.
Banine consacrera la fin de sa vie à faire découvrir la culture et l'histoire de l'Azerbaïdjan en France et en Europe.
A l’occasion du 120e anniversaire de sa naissance, de nombreux invités se sont réunis au Centre Culturel de l’Azerbaïdjan autour d’une conférence et d’une exposition. Un très beau film consacré à cette fine femme de plume, réalisé par Huseyn Javadzadeh a été projeté en présence du réalisateur.
L'ambassadrice d'Azerbaïdjan en France, Madame Leyla Abdullayeva, a relaté les étapes de la vie de Banine, son parcours créatif difficile mais fécond au sein du milieu littéraire français, ainsi que sur son rôle particulier dans l’affirmation de la place des femmes azerbaïdjanaises dans l’histoire de la littérature. A ses côtés sont intervenus le professeur de l’Université Paris-Sorbonne Nouvelle Alexandre Stroev, Maxime Mardoukhaïev, arrière-petit-fils de Léon Tolstoï, ainsi que des personnalités universitaires comme Salatyn Shamilova, doctorante, devant un parterre d’acteurs de la culture française et de journalistes.