JO DE PRAIS 2024: L'UE MET EN GARDE CONTRE L'ÉROSION DE LA CONFIANCE AU SEIN DU CIO DANS LE CADRE DU DÉBAT SUR LA PARTICIPATION DES RUSSES
Paris / La Gazette
Face aux inquiétudes croissantes, la présidence de l'Union européenne a imploré le Comité international olympique d'exclure les athlètes russes et bélarusses des prochains Jeux de Paris.
Toutefois, l'Union européenne a précisé lundi qu'un boycott total restait peu probable.
Le ministre suédois des Sports, Jakob Forssmed, a déclaré à l'Associated Press que le CIO devrait reconsidérer sa position de laisser les Russes et les Biélorusses concourir en tant qu'athlètes neutres dans des événements sportifs malgré la guerre en Ukraine.
La Suède assure la présidence de l'UE jusqu'en juillet. Cette fonction permet à un État membre de contribuer à définir le ton et l'agenda de l'Union européenne.
A la question de savoir si les nations de l'UE devraient utiliser la menace d'un boycott collectif pour faire pression sur le CIO afin qu'il fasse marche arrière, M. Forssmed a précisé que cette option n'était pas discutée pour le moment.
« Nous n'en sommes pas là », a expliqué M. Forssmed en marge d'une réunion des ministres des Sports à Bruxelles. Et d'ajouter: « Mais je pense que le Comité international olympique risque vraiment d'être confronté à un problème de confiance s'il n'écoute pas et s'assure qu'aucun athlète russe ne puisse représenter la Russie de quelque manière que ce soit aux Jeux olympiques ».
Alors que les compétitions de qualification pour les Jeux olympiques de l'année prochaine s'intensifient, le CIO est favorable à ce que les Russes et les Biélorusses puissent concourir en tant qu'athlètes neutres, sans symboles nationaux. Le CIO, qui a recommandé l'an dernier d'exclure les concurrents russes pour des raisons de sécurité, mais qui soutient aujourd'hui que cela serait discriminatoire, a laissé la décision finale aux instances dirigeantes de chaque sport.
En mars, le CIO a estimé que l'éligibilité devrait être limitée aux athlètes et aux officiels qui n'ont pas soutenu activement la guerre et qui n'ont pas de liens avec l'armée et les agences de sécurité de l'État. Aucune définition claire de l'éligibilité n'a encore été énoncée.
Bien qu'une grande majorité de pays de l'UE s'opposent à la participation des athlètes russes et biélorusses aux JO de Paris, il a été impossible jusqu'à présent de trouver une voix unanime. La Hongrie, qui s'est vocalement opposée aux sanctions de l'UE contre Moscou en faisant valoir qu'elles nuisaient davantage aux économies européennes qu'à la Russie, n'est pas favorable à une interdiction.
« Si vous lisez la lettre qui a été envoyée au Comité international olympique, vous constaterez qu'il manque un pays », a évoqué M. Forssmed, qui a présidé la réunion à Bruxelles.
M. Forssmed s'est interrogé sur la capacité du CIO à s'assurer que seuls des athlètes neutres seront effectivement présents à Paris.
Bien que le CIO ait recommandé que les organismes sportifs n'admettent pas les compétiteurs qui sont sous contrat avec les forces militaires ou de sécurité, M. Forssmed a averti qu'« il est très, très difficile de voir cela se produire parce qu'ils sont tellement intégrés à l'administration en Russie ».
« Ils sont souvent employés par le gouvernement, parrainés par l'État ou même employés par l'armée », a souligné M. Forssmed à propos des athlètes russes en général. « Cela rend les choses très, très difficiles ».