LE PRÉSIDENT IRANIEN RAÏSSI SE REND EN TURQUIE SUR FOND DE TENSIONS EN MER ROUGE
Paris / La Gazette
Le président Recep Tayyip Erdogan devrait rencontrer le président iranien Ebrahim Raïssi en visite jeudi dans la capitale Ankara. Cette visite, longtemps retardée, fait de M. Raïssi le premier chef d'État invité par M.Erdogan cette année. Elle intervient dans un contexte de tensions entre l'Occident et l'Iran au sujet de la position de ce dernier sur le réchauffement de la mer Rouge.
Comme son voisin turc, l'Iran s'exprime ouvertement sur le conflit israélo-palestinien et soutient les Houthis au Yémen. Il aurait déployé un navire de guerre en mer Rouge, à un moment de tensions sur cette route maritime essentielle. Depuis octobre 2023, les Houthis prennent pour cible les navires de la mer Rouge, en particulier ceux qui livrent des marchandises à Israël, en réponse à l'agression israélienne contre les civils palestiniens dans la bande de Gaza.
Les médias turcs rapportent que l'ordre du jour de la rencontre de MM. Erdogan-Raïssi portera sur la crise humanitaire qui se déroule à Gaza après les attaques d'Israël et sur l'acheminement de l'aide à Gaza. Depuis octobre, la Turquie s'est engagée dans un blitz diplomatique pour mettre fin au conflit, soulignant la nécessité d'une solution durable favorisant les droits des Palestiniens. Ankara a proposé un modèle de garantie pour assurer une solution.
M. Raisi et M. Erdoğan discuteront également de la coopération entre les deux pays, en particulier dans le domaine de l'énergie.
Les deux dirigeants aborderont d'ailleurs la situation en Syrie. L'Iran soutient le régime de Bachar Al-Assad que la Turquie a violemment critiqué par le passé. Ankara et Damas ont annoncé l'année dernière leur intention de normaliser les liens rompus après le déclenchement de la guerre civile syrienne, mais peu de progrès ont été réalisés jusqu'à présent dans les pourparlers entre les deux pays. M. Raïssi et M. Erdogan discuteront du rétablissement de la stabilité en Syrie à la lumière des réunions d'Astana parrainées par la Turquie, la Russie et l'Iran, ainsi que de la coopération en matière de lutte contre le terrorisme dans le sud-est du pays voisin de la Turquie. La Turquie et l'Iran ont toujours entretenu des relations compliquées, s'opposant sur de nombreux sujets, notamment la guerre civile syrienne qui dure depuis 12 ans.
