LA CHINE PROMET UNE "RÉPONSE RÉSOLUE" À TOUTE EXPANSION DE L'OTAN VERS L'ASIE
Paris / La Gazette
Pékin a réagi avec colère à un communiqué de l'OTAN décrivant la Chine comme un défi majeur pour les intérêts et la sécurité de l'alliance militaire.
Dans un communiqué très ferme publié à mi-parcours de leur sommet de deux jours à Vilnius, capitale de la Lituanie, les dirigeants de l'OTAN ont déclaré que la République populaire de Chine (RPC) remettait en cause les intérêts, la sécurité et les valeurs de l'alliance par ses « ambitions manifestes et ses politiques coercitives ».
« La RPC utilise un large éventail d'outils politiques, économiques et militaires pour accroître son empreinte mondiale et projeter sa puissance, tout en restant opaque quant à sa stratégie, ses intentions et son renforcement militaire », ont insisté les dirigeants du groupe dans leur communiqué, qui couvre 90 points différents.
Et d'ajouter : « Les opérations hybrides et cybernétiques malveillantes de la RPC, sa rhétorique de confrontation et sa désinformation ciblent les Alliés et nuisent à la sécurité de l'Alliance ».
Le communiqué de l'OTAN indique également que la Chine et la Russie sont engagées dans un « partenariat stratégique de plus en plus étroit » et que les deux pays participent à des « tentatives qui se renforcent mutuellement pour saper l'ordre international fondé sur des règles ». Les dirigeants ont exhorté la Chine à jouer un rôle « constructif » en tant que l'un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies disposant d'un droit de veto et à condamner la « guerre d'agression contre l'Ukraine » menée par la Russie.
La mission chinoise auprès de l'Union européenne a condamné ces commentaires, accusant l'OTAN de déformer la position de la Chine et d'essayer délibérément de discréditer le pays.
« Nous nous opposons fermement à ces propos et les rejetons », a-t-elle déclaré dans un communiqué mardi.
Parmi les dirigeants participant au sommet de l'OTAN figurent également le premier ministre australien Anthony Albanese, le premier ministre japonais Fumio Kishida, le premier ministre néo-zélandais Chris Hipkins et le président sud-coréen Yoon Suk-yeol, dans un contexte de tensions croissantes dans la région sur des questions allant de la Chine à la Corée du Nord, qui a testé mercredi un missile balistique présumé de longue portée.
Les quatre pays, qui ont également manifesté leur soutien à l'Ukraine par des sanctions et un appui militaire, ont également été invités au sommet de l'OTAN qui s'est tenu l'année dernière à Madrid. En mai, M. Kishida a souligné que le Japon n'avait pas l'intention de devenir membre de l'OTAN, après que l'Alliance eut déclaré qu'elle prévoyait d'ouvrir un bureau de liaison à Tokyo, son premier dans la région asiatique.
Dans sa déclaration, la mission chinoise a indiqué que Pékin s'opposait au « mouvement vers l'est de l'OTAN dans la région Asie-Pacifique » et a lancé un avertissement : « Tout acte mettant en péril les droits et les intérêts légitimes de la Chine fera l'objet d'une riposte résolue ».
