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L´Iran est intéressés par un rétablissement rapide de la région du Karabagh (Interview avec l'Ambassadeur iranien)

3 Mars 2021 07:00 (UTC+01:00)
L´Iran est intéressés par un rétablissement rapide de la région du Karabagh (Interview avec l'Ambassadeur iranien)
L´Iran est intéressés par un rétablissement rapide de la région du Karabagh (Interview avec l'Ambassadeur iranien)

Paris / Lagazetteaz

Entretien exclusif avec S.E.Seyed Abbas Moussavi, Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République islamique d'Iran en République d'Azerbaïdjan

- Comment évaluez-vous les perspectives de participation des entreprises iraniennes aux travaux de reconstruction dans les territoires libérés de l'Azerbaïdjan ?

- L'Iran, en tant que voisin proche de l'Azerbaïdjan, a un certain nombre d'opportunités pour aider l'État et le peuple d'Azerbaïdjan à reconstruire le Karabagh. Le peuple et l'État iraniens se réjouissent de la libération des territoires azerbaïdjanais et des nouvelles réalités qui sont apparues dans la région. L'État et le peuple iraniens sont intéressés par un rétablissement rapide de la région. De hauts responsables azerbaïdjanais, en particulier le président Ilham Aliyev, ont invité des pays amis, dont l'Iran, à participer à la restauration des territoires libérés. Sur cette base, l'État iranien s'est déclaré prêt à participer à la restauration du Karabagh. À l'heure actuelle, la partie iranienne attend que l'Etat azerbaïdjanais déclare ses plans directeurs en ce qui concerne les territoires libérés.

La participation des entreprises iraniennes aux travaux de restauration peut être considérée comme opportune à plusieurs égards.

Géographiquement, ces zones sont situées près de la frontière iranienne avec l'Azerbaïdjan. Les matériaux de construction et les matières premières de l'Iran sont moins chers que dans d'autres pays, de même que les coûts de la main-d'œuvre. Plus important encore, l'Iran s'intéresse à la restauration de ces territoires.

En même temps, il est important de débarrasser ces zones des mines et des munitions non explosées avant de commencer les travaux de restauration. Le Ministère iranien de la Défense et de la Logistique des forces armées et les entités rattachées à ce ministère sont prêts à se rendre dans les territoires libérés et à participer à ce processus. Sur la base des principes de l'humanisme, ces entreprises sont prêtes à déminer une partie de ces territoires sans aucun frais et les autres parties dans le cadre d'un contrat.

- Sous quelle forme la poursuite du développement des relations entre l'Azerbaïdjan et l'Iran est-elle envisagée dans divers domaines, notamment politique, économique, commercial et culturel ?

- Les relations entre l'Azerbaïdjan et l'Iran sont entrées dans une nouvelle phase - une phase de prospérité. Les deux pays peuvent accroître leur coopération dans tous les domaines, y compris politique, économique, commercial, culturel et militaire. Actuellement, la priorité est de participer à la restauration des territoires libérés et d'accroître les relations économiques entre les deux pays. À mon avis, les relations entre les deux pays deviendront un partenariat stratégique dans un avenir proche. Dans ce sens, les possibilités de transit et de transport peuvent être utilisées. Les relations entre les deux pays peuvent servir de modèle pour la coopération régionale. Les relations entre les deux pays amis et voisins ont toujours été excellentes dans toutes les directions. Ces dernières années, les relations entre l'Azerbaïdjan et l'Iran ont connu un développement constant. Autour de l'Iran, 15 pays sont considérés comme des pays voisins. Chaque pays a sa propre place. Cependant, l'Azerbaïdjan est l'un des pays prioritaires et importants parmi ces pays.

- Quel est le niveau des échanges préférentiels, des projets communs en matière d'agriculture, d'énergie et d'eau entre les deux pays ?

- La 14e réunion de la Commission mixte intergouvernementale pour la coopération économique Azerbaïdjan-Iran s'est tenue le 18 janvier à Téhéran, au cours de laquelle un document sur le développement de la coopération dans un certain nombre de domaines a été signé. Des accords ont été conclus entre les deux pays sur la mise en œuvre de projets communs. Certains accords ont été conclus entre les deux pays sur la mise en œuvre de projets communs. L'Iran et l'Azerbaïdjan ont conclu des accords sur plusieurs questions non résolues, notamment sur les centrales hydroélectriques « Khoudaférin » et « Giz Galasy ». Si ces centrales hydroélectriques sont lancées, les deux pays auront un avantage en termes de ressources en eau, d'agriculture et d'électricité. Ces centrales sont importantes pour l'approvisionnement en eau et en électricité des territoires libérés. On estime que ces centrales hydroélectriques seront mises en service au cours de l'année prochaine.

Les dernières discussions sur le commerce préférentiel entre les deux pays ont eu lieu la semaine dernière. Un document à ce sujet devrait être signé prochainement.

Le pont entre l'Iran et l'Azerbaïdjan sur la rivière Astarachay, qui est actuellement en service, a été construit pendant la Seconde Guerre mondiale. Cependant, un grand nombre de marchandises sont transportées par ce pont. En raison de l'augmentation des exportations et du transit de marchandises de l'Iran ces derniers mois, ce pont est utilisé au maximum. Pour l’heure, environ 200 à 300 camions passent par ce pont chaque jour. L'un des projets importants entre les deux pays est la construction d'un nouveau pont routier sur Astarachay. Ainsi, les citoyens, les voitures et les camions pourront utiliser ce pont. Après la signature d’un contrat, dès que possible, les fondations du pont seront posées et les travaux de construction seront lancés jusqu'aux vacances de la fête de Novrouz. Le pont sera construit conjointement par les deux pays et coûtera environ 4 à 5 millions de dollars, selon des estimations préliminaires. Ce petit pont jouera un rôle majeur dans le corridor Nord-Sud. L'Azerbaïdjan est un centre stratégique et important pour le transport international de marchandises, en particulier dans le corridor Nord-Sud.

- Récemment, le ministre iranien des Affaires étrangères a mis l'accent sur l'importance de relier les lignes de chemin de fer iraniennes à l'Azerbaïdjan. Quelles sont les mesures prévues à cet égard ?

- L'Iran est très intéressé par la diversification de ses relations avec l'Azerbaïdjan. À présent, l'Iran a des liaisons routières, ferroviaires et maritimes avec l'Azerbaïdjan. Il est nécessaire de diversifier ces routes pour augmenter encore plus le volume des échanges commerciaux entre les deux pays. À cet égard, la ligne de chemin de fer azerbaïdjanaise est reliée au terminal ferroviaire d'Astara (Iran) et cette ligne de chemin de fer est utilisée. Le terminal fonctionne en même temps que les travaux de construction. Récemment, la construction du terminal ferroviaire a été accélérée. Actuellement, l'une des questions les plus importantes pour l'Iran est la construction de la ligne ferroviaire Rasht-Astara. Avec le lancement de ce chemin de fer, les marchandises seront transportées du Golfe Persique vers la Russie et l'Europe de l'Est et vice-versa.

Un autre projet ferroviaire important pour l'Iran est l'unification des lignes ferroviaires de 6 pays dans le cadre de la proposition du Président de l'Azerbaïdjan sur la coopération entre les six parties. L'Iran a immédiatement soutenu cette proposition. Cette question a également été au menu des discussions lors de la récente visite du ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, dans les pays de la région. Le lancement de cette ligne ferroviaire aura un impact positif sur le développement économique de la région. Tout cela créera les conditions d'une stabilité et d'une sécurité durable dans la région. L'Iran estime qu'après la guerre du Karabagh, les pays peuvent s'orienter davantage vers la coopération. Ainsi, les économies des pays peuvent s'unir et prospérer. L'Iran est favorable à un tel rapprochement des positions des six pays. À cet égard, l'Iran est prêt à organiser une réunion à Téhéran avec la participation de fonctionnaires de tout niveau pour résoudre les différends entre les deux pays. Car l'Iran croit que la région peut être plus forte.

Propos receuillis par Elnur Baghishov

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