PRIX DE L'ÉNERGIE: L'UE "DEVRAIT RÉDUIRE SES COÛTS OU VOIR LES ENTREPRISES FUIR", AVERTIT BUSINESSEUROPE
Paris / La Gazette
L'UE doit d'urgence réduire les prix de l'énergie et assouplir les réglementations pour empêcher l'industrie de fuir le continent, ont déclaré hier les entreprises européennes, alors que Bruxelles prépare des plans pour stimuler l'économie verte.
L'Union européenne s'efforce de rendre l'Europe plus attrayante pour les entreprises qui pourraient être tentées par les subventions massives accordées par les États-Unis et la Chine et par la baisse des prix de l'énergie.
Cette semaine, la Commission européenne, l'organe exécutif de l'UE, présentera des projets de réforme du marché européen de l'électricité, afin de stimuler la transition écologique et de garantir l'approvisionnement en matières premières essentielles.
Cependant, BusinessEurope, le principal groupe de pression des entreprises de l'UE, a déclaré que les efforts de Bruxelles étaient insuffisants et trop lents.
« Le risque de désindustrialisation en Europe est réel », a averti Markus Beyrer, directeur général de BusinessEurope.
De nombreuses entreprises sont déjà en train de « délocaliser partiellement ou totalement leur production en dehors de l'Europe », a annoncé BusinessEurope, qui représente des associations d'employeurs de 35 pays.
Le 9 mars, la Commission a assoupli les règles relatives aux aides d'État pour les entreprises actives dans des secteurs qui contribuent à réduire les émissions de carbone, dans le cadre de sa réponse aux subventions offertes ailleurs.
BusinessEurope a toutefois appelé à davantage d'action, notamment en réduisant les taxes sur l'énergie et en les maintenant à un niveau bas afin de réduire les factures des entreprises.
« Les décideurs politiques ne devraient pas se laisser abuser par la baisse des prix de l'énergie », a insisté M. Beyrer, ajoutant qu'ils resteraient plus élevés que ceux de nos voisins européens : « Ils resteront plus élevés que ceux de nos principaux concurrents. »
On pourrait s'attendre à ce que le lobby des entreprises exige des réductions de coûts, mais certains effets concrets du problème ont déjà été observés.
Le géant allemand de la chimie BASF a annoncé en février qu'il fermerait plusieurs unités en Allemagne en raison des prix élevés de l'énergie qui affectent la compétitivité en Europe.
Selon une récente enquête menée auprès de ses membres, Beyrer a également indiqué que le durcissement de la réglementation était son principal problème, après les prix élevés de l'énergie.
