"L'ARMÉNIE ET L'AZERBAÏDJAN POURRAIENT SIGNER UN TRAITÉ DE PAIX AVANT NOVEMBRE"
Paris / La Gazette
L'Arménie pourrait signer un traité de paix avec l'Azerbaïdjan avant le mois de novembre, a annoncé mardi le premier ministre arménien Nikol Pachinyan.
« Je suis d'accord avec l'idée de signer un accord de paix d'ici novembre, et pour cela, tous les principes convenus doivent être inscrits dans l'accord », a déclaré M. Pachinyan lors d'une conférence de presse à Erevan.
Il a également exprimé l'espoir que des progrès soient réalisés lors de la prochaine réunion des ministres des Affaires étrangères azerbaïdjanais et arménien au Kazakhstan.
Lundi, le porte-parole du ministère kazakh des Affaires étrangères, Aybek Smadiyarov, a confirmé lors d'un point de presse à Astana que les principaux diplomates azerbaïdjanais et arméniens discuteraient d'un accord de paix le 10 mai à Almaty.
Les ennemis du Sud-Caucase s'efforcent de normaliser leurs relations longtemps difficiles et de conclure un accord de paix depuis l'année dernière, lorsque l'Azerbaïdjan a reconquis le contrôle total de la région du Karabakh, occupée illégalement depuis les années 1990 par des séparatistes arméniens soutenus par l'Arménie.
En 2020, une guerre de six semaines a permis à l'Azerbaïdjan de libérer de grandes parties de la région séparatiste et, en septembre 2023, les forces azerbaïdjanaises ont lancé une opération « antiterroriste » qui a contraint les séparatistes arméniennes du Karabakh à capituler lors de négociations menées sous la médiation des forces russes.
Depuis décembre, les deux parties s'efforcent d'entamer des négociations sur un traité de paix, dont les éléments clés sont la délimitation des frontières et l'établissement de couloirs de transport régionaux à travers le territoire de l'autre partie.
À la fin du mois dernier, les voisins sont parvenus à un accord historique sur un tronçon de frontière qui traverserait quatre villages azéris dans la province de Tavush. Cela signifierait que l'Arménie restituerait un peu plus de territoire à l'Azerbaïdjan. Les autorités des deux parties ont annoncé qu'elles avaient installé la première borne frontalière, bien que l'on ne sache pas exactement où elle a été placée.
Le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev a récemment déclaré que Bakou et Erevan se rapprochaient d'un accord de paix.
« Nous sommes proches et peut-être plus proches que jamais (de la signature d'un accord de paix) », a laissé entendre M. Aliyev.
Le mois dernier, le PM arménien a lancé que le pays du Caucase devait rapidement définir la frontière avec l'Azerbaïdjan afin d'éviter une nouvelle série d'hostilités.
Les quatre localités abandonnées qui doivent être restituées à l'Azerbaïdjan, à savoir Ashagy Askipara, Baganys Ayrim, Kheyrimli et Gyzylhajily, ont été reprises par les forces arméniennes dans les années 1990, ce qui a contraint leurs habitants azerbaïdjanais à fuir.
La région est stratégiquement importante pour l'Arménie enclavée. Plusieurs petits tronçons de l'autoroute vers la Géorgie, vitale pour le commerce extérieur, pourraient se retrouver dans le territoire à restituer à l'Azerbaïdjan. La frontière délimitée sera également proche d'un important gazoduc russe, et la région présente des positions militaires avantageuses.
Au début du mois d'avril, la Russie a commencé à retirer ses forces du Karabakh, où elles étaient stationnées en tant que forces de maintien de la paix dans le cadre d'une trêve négociée par Moscou, qui a mis fin à la guerre de 2020.
