AZERBAÏDJAN - ARMÉNIE : LE PRÉSIDENT ALIYEV DÉCLARE QUE LE SUD-CAUCASE EST PLUS PROCHE QUE JAMAIS DE LA PAIX
Paris / La Gazette
Le président de l'Azerbaïdjan, Ilham Aliyev, a fait part de son optimisme quant au processus de paix avec l'Arménie, soulignant les progrès accomplis depuis la guerre de 2020.
S'exprimant lors du 11e Forum mondial de Bakou, sur le thème "Réparer le monde fracturé", le président Aliyev a souligné qu'à l'heure actuelle, le Sud-Caucase du Sud n'a jamais été aussi proche de la paix.
"Nous n'avons jamais été aussi proches de la paix avec l'Arménie. Jamais dans l'histoire de l'indépendance du Sud-Caucase, la paix n'a été aussi proche qu'aujourd'hui. C'est le résultat de la deuxième guerre du Karabakh. C'est le résultat de l'opération antiterroriste que nous avons menée en septembre dernier, qui a duré moins de 24 heures et a mis fin au séparatisme pour toujours en Azerbaïdjan, restaurant notre souveraineté et notre intégrité territoriale", a-t-il ajouté, faisant référence à la guerre de 44 jours entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan en 2020 et aux mesures "antiterroristes" locales dans la région azerbaïdjanaise du Karabakh l'année dernière.
Le président Aliyev s'est penché sur la résolution de l'ancien conflit du Karabakh (Garabagh), affirmant que le conflit est terminé et que les perspectives d'une paix durable sont désormais plus grandes, en particulier depuis que les ministres des Affaires étrangères de Bakou et d'Erevan ont repris les pourparlers de paix.
Il a exprimé un fort désir de paix, arguant que l'Azerbaïdjan a rétabli la justice historique et le droit international, et qu'il est maintenant temps de dissoudre l'animosité qui a longtemps existé dans la région.
L'Arménie et l'Azerbaïdjan se sont longtemps opposés au sujet de la région du Karabakh (Garabagh) de l'Azerbaïdjan. Après la dissolution de l'Union soviétique en 1991, les séparatistes arméniens lancent une agression militaire contre l'Azerbaïdjan, marquant la guerre la plus longue et la plus meurtrière dans la région du Sud-Caucase. Cette guerre sanglante s'achève par un cessez-le-feu en 1994 et vois l'Arménie occuper de force 20 % des territoires internationalement reconnus de l'Azerbaïdjan. Plus de 30 000 Azerbaïdjanais ont été tués, près de 4 000 ont été portés disparus et un million ont été expulsés de ces terres dans le cadre d'une campagne brutale de nettoyage ethnique menée par l'Arménie.
Le 27 septembre 2020, le conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan a pris une tournure violente lorsque les forces arméniennes stationnées dans les territoires azerbaïdjanais autrefois occupés ont bombardé des positions militaires et des installations civiles de l'Azerbaïdjan. Au cours des opérations de contre-attaque, qui ont duré 44 jours, les forces azerbaïdjanaises ont libéré plus de 300 localités, dont les villes de Jabrayil, Fuzuli, Zangilan, Gubadli et Choucha, d'une occupation arménienne illégale qui durait depuis près de 30 ans. La guerre a pris fin avec la signature d'une déclaration le 10 novembre 2020, en vertu de laquelle l'Arménie a également restitué à l'Azerbaïdjan les districts autrefois occupés d'Aghdam, de Kalbajar et de Latchine.
Peu après la guerre de 2020, les autorités azerbaïdjanaises se sont déclarées prêtes et déterminées à entamer des négociations avec l'Arménie afin d'instaurer la paix tant attendue dans la région.
En mars 2022, Bakou a soumis à Erevan cinq principes de base, dont la reconnaissance mutuelle de l'intégrité territoriale et les activités de délimitation des frontières. Depuis la fin de la guerre, il y a eu une série de réunions de haut niveau entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie, sous la médiation de représentants russes, européens et américains.
Cependant, en raison des revendications territoriales de l'Arménie à l'encontre de l'Azerbaïdjan, malgré sa reconnaissance de l'intégrité territoriale de ce dernier, les pourparlers de paix n'ont abouti à aucune résolution. La présence du régime séparatiste arménien illégal dans la région azerbaïdjanaise du Karabakh et le soutien financier et militaire que lui apporte Erevan ont bloqué les tentatives de percée.
Le 7 décembre 2023, les autorités azerbaïdjanaises et arméniennes ont fait un grand pas vers la paix en déclarant conjointement des accords directs sur des mesures de confiance cruciales. À la suite de cette déclaration, le 13 décembre, les deux pays ont procédé à un échange réciproque de détenus, l'Azerbaïdjan libérant 32 militaires et l'Arménie libérant à son tour deux captifs azerbaïdjanais.
Le dialogue s'est poursuivi avec une réunion informelle entre le président Aliyev et le premier ministre arménien Nikol Pachinyan le 26 décembre 2023, en marge d'un sommet informel de la CEI à Saint-Pétersbourg, en Russie. Bien que les détails des discussions n'aient pas été rendus publics, les responsables azerbaïdjanais ont indiqué que les pourparlers étaient axés sur le programme de paix.
Le processus de paix s'est accéléré avec une rencontre entre le président Aliyev et le premier ministre Pachinyan en Allemagne le 17 février, facilitée par le chancelier allemand Olaf Scholz.
Poursuivant les efforts diplomatiques, le ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères, Djeyhoun Baïramov, et son homologue arménien, Ararat Mirzoyan, se sont rencontrés le 28 février pour délibérer sur l'accélération du processus de paix, en présence de la cheffe de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock.
