L'AZERBAÏDJAN ENVISAGE DE SE RETIRER COMPLÈTEMENT DU CONSEIL DE L'EUROPE, DÉCLARE LE PRÉSIDENT ILHAM ALIYEV
Paris / La Gazette
L'Azerbaïdjan pourrait envisager de se retirer du Conseil de l'Europe si les droits de sa délégation ne sont pas rétablis dans un délai d'un an, a déclaré mercredi le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev.
S'exprimant lors d'une réunion avec une délégation de la German Eastern Business Association dans la capitale Bakou, M. Aliyev a rappelé la décision de l'Azerbaïdjan de mettre fin à son engagement et à sa présence à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) le mois dernier, arguant qu'il n'est pas nécessaire de participer si l'on n'a pas le droit d'exprimer sa position.
"Malheureusement, nous assistons à des tentatives d'établissement de lignes séparées dans le Sud-Caucase. À cet égard, de nombreuses personnes en Azerbaïdjan pensent que la seule issue est notre religion islamique, dans une situation où les institutions européennes acceptent très bien la Géorgie et l'Arménie dans le Sud-Caucase, et où l'Azerbaïdjan est diabolisé", a déclaré M. Aliyev, selon un communiqué de la présidence.
Exprimant qu'il s'agit là de l'opinion de nombreuses personnes, M. Aliyev a critiqué la décision de l'APCE de priver la délégation azerbaïdjanaise de son droit de vote, décision prise, selon lui, à l'initiative d'un membre du parlement allemand.
"Ne s'agit-il pas d'une politique de deux poids, deux mesures ou d'un jeu auquel nous nous livrons ? Le chancelier allemand (Olaf Scholz) fait preuve d'impartialité et ses déclarations et actions en témoignent. Le membre du parti qu'il dirige veut s'aliéner l'Azerbaïdjan, qui est l'un des deux pays non chrétiens de l'APCE, et il le fait de manière démonstrative et délibérée", a ajouté M. Aliyev.
Il a également évoqué les allégations d'Erevan selon lesquelles l'Azerbaïdjan prévoyait d'attaquer l'Arménie, affirmant que Bakou était engagé dans le processus de paix et qu'il avait pris l'initiative des pourparlers de paix en élaborant cinq principes de base pour la paix et en présentant un projet de document.
"Si nous ne voulons pas la paix, pourquoi avons-nous préparé tout cela ?", s'est interrogé M. Aliyev, ajoutant que l'Azerbaïdjan est blâmé par le président français Emmanuel Macron, le chef de la politique étrangère de l'UE Josep Borrell, et "d'autres comme eux."
Le dirigeant azerbaïdjanais a également exprimé la déception de Bakou concernant les déclarations de M. Borrell à ce sujet, interrogeant le diplomate de l'UE pour savoir où il a obtenu l'information selon laquelle l'Azerbaïdjan planifie d'attaquer l'Arménie.
