GUERRE EN UKRAINE: LA RUSSIE ACCUSE LA FRANCE ET LES ÉTATS-UNIS D'ÊTRE RESPONSABLES DE L'AGGRAVATION DES TENSIONS
Paris / La Gazette
La porte-parole du ministère des affaires étrangères, Maria Zakharova, a déclaré vendredi que la décision des États-Unis, la semaine dernière, d'autoriser l'Ukraine à tirer sur la Russie avec des armes fournies par les États-Unis équivalait à « un aveu ... pour le meurtre d'enfants et de femmes dans la région de Belgorod ».
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a confirmé le 31 mai que le président Joe Biden avait accepté pour la première fois que l'Ukraine utilise ces armes afin de pouvoir défendre la région de Kharkiv, au nord-est du pays, qui est adjacente à Belgorod. Les États-Unis interdisent toujours à l'Ukraine de tirer des armes fabriquées aux États-Unis plus profondément en Russie.
Dans ses commentaires, Mme Zakharova a déclaré que les frappes présumées avaient eu lieu la semaine dernière dans la région de Belgorod.
« Des fragments de [roquettes] HIMARS serviront de preuve directe », a-t-elle souligné aux journalistes, sans présenter d'images de fragments de roquettes ni préciser combien de personnes avaient été tuées lors de l'incident présumé.
Séparément, vendredi, l'agence de presse étatique RIA Novosti a rapporté que le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a accusé le président français Emmanuel Macron d'attiser les tensions à travers l'Europe après avoir promis jeudi de transférer des avions de combat Mirage à l'Ukraine et d'aider à former les pilotes ukrainiens.
« Macron démontre un soutien absolu au régime de Kiev et se déclare prêt à une participation directe de la France au conflit militaire », a martelé M. Peskov en marge du Forum économique international de Saint-Pétersbourg. « Nous considérons que ces déclarations sont très, très provocatrices, qu'elles attisent les tensions sur le continent et qu'elles ne sont pas propices à quoi que ce soit de positif », a-t-il averti.
Ces dernières semaines, le président russe Vladimir Poutine a mis en garde l'Occident contre le risque d'un conflit mondial s'il s'engageait plus avant dans la guerre en Ukraine. Dans des remarques adressées à des rédacteurs en chef étrangers mercredi, il a laissé entrevoir la possibilité d'une aggravation des tensions - et même de mesures militaires « asymétriques » - si des pays occidentaux comme l'Allemagne et les États-Unis devaient fournir à l'Ukraine des armes utilisées sur le sol russe.
Il a expliqué que l'utilisation de certaines armes, y compris l'utilisation de la technologie des missiles avancés, équivaudrait à une participation à la guerre de la Russie contre l'Ukraine. « Cela marquerait leur implication directe dans la guerre contre la Fédération de Russie, et nous nous réservons le droit d'agir de la même manière », a-t-il clamé.
Par ailleurs, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a remercié vendredi la France pour son soutien et a déclaré qu'il espérait voir bientôt des jets français dans le ciel ukrainien, suite à la promesse du président Macron.
S'exprimant devant le Parlement français, après avoir assisté aux commémorations du jour J dans le pays la veille, M. Zelensky a martelé que l'Europe était un continent en guerre et a averti que l'agression russe pourrait déborder les frontières de son pays.
« Nous vivons une époque où l'Europe n'est malheureusement plus un continent de paix », a déclaré M. Zelensky lors d'un discours devant les législateurs français. « Une fois de plus, les villes d'Europe sont détruites et les villages brûlés », a-t-il abondé à propos des bombardements russes en Ukraine.
