LA RUSSIE FOURNIT 50 000 TONNES DE BLÉ À LA RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
Paris / La Gazette
La Russie a envoyé 50 000 tonnes de blé à la République centrafricaine pour répondre aux inquiétudes concernant une crise alimentaire potentielle suite à son retrait d'un accord d'exportation de céréales avec l'Ukraine.
Dans un communiqué publié lundi, le ministère russe des Affaires étrangères a confirmé que cette action s'inscrivait dans le cadre de l'engagement de la Russie à étendre l'assistance humanitaire aux nations africaines, comme cela a été souligné lors du deuxième sommet Russie-Afrique qui s'est tenu à Saint-Pétersbourg en juillet 2023.
"Le déchargement de deux navires transportant des céréales russes a été achevé dans le port de la ville de Douala (Cameroun) le 25 janvier", lit-on dans le communiqué. "Un accord entre Bangui et Yaoundé prévoit la transformation des céréales en farine au Cameroun et leur transport vers la République centrafricaine".
Le ministère a souligné qu'il était prêt à contribuer à la résolution des problèmes humanitaires urgents, citant son aide passée à la République centrafricaine lors de la pandémie de Covid-19. Le ministère russe des Situations d'urgence a livré huit tonnes de médicaments et de fournitures médicales en septembre 2020, puis un lot de 540 tonnes de produits agricoles en août 2022, à titre de contribution volontaire au Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies.
En 2023, la Russie a alloué 2,5 millions de dollars par l'intermédiaire du PAM pour des fournitures alimentaires supplémentaires, qui devraient arriver en République centrafricaine dans les mois à venir.
Les autorités de la République centrafricaine ont exprimé leur gratitude aux dirigeants russes pour l'aide humanitaire, reconnaissant son importance pour couvrir les besoins des populations les plus vulnérables et assurer la sécurité alimentaire dans le pays.
En 2023, le président russe Vladimir Poutine s'est engagé à fournir gratuitement à six pays africains, dont la République centrafricaine, entre 25 000 et 50 000 tonnes de céréales, afin de remplacer les exportations de céréales ukrainiennes bloquées par la décision de Moscou de se retirer de l'accord négocié entre l'Ukraine et la Russie par la Turquie et l'Organisation des Nations Unies (ONU).
La Russie est depuis longtemps confrontée à des obstacles dans l'exportation de céréales et d'engrais. Bien qu'il n'y ait pas de sanctions directes contre les exportations agricoles russes, Moscou affirme que d'autres sanctions découragent les banques internationales, les sociétés de transport maritime et les assureurs de faire des affaires avec les producteurs russes.
Le Kremlin a présenté plusieurs demandes, notamment la réintégration de la Banque agricole russe dans le système de paiement mondial SWIFT, la reprise des exportations de matériel agricole vers la Russie et la suppression des restrictions en matière d'assurance et d'accès portuaire pour les navires et les cargaisons russes.
Parmi les autres demandes de la Russie figurent le redémarrage de l'oléoduc Togliatti-Odesa, qui permet le transport de l'ammoniac vers le principal port ukrainien de la mer Noire, et le déblocage des actifs et des comptes des entreprises russes impliquées dans les exportations de denrées alimentaires et d'engrais.
L'ammoniac est un élément essentiel de la production d'engrais et Moscou insiste pour que l'Ukraine autorise ses exportations via le port d'Odessa.
De nombreux pays africains dépendent fortement de la Russie et de l'Ukraine pour leurs importations de céréales. Entre 90 et 100 % du blé destiné à la Somalie et à l'Érythrée provient de ces deux pays.
L'Ukraine et la Russie sont d'importants fournisseurs de denrées alimentaires, représentant 29 % des exportations de blé et 80 % des exportations de tournesol au niveau mondial, principalement via la mer Noire.
L'Ukraine, souvent considérée comme l'un des greniers à blé du monde, est l'un des principaux fournisseurs de céréales de nombreux pays en développement. Rien qu'en 2021, les exportations de céréales du pays ont atteint 12,2 milliards de dollars, soit près d'un cinquième de ses exportations totales.
