ERDOGAN SE DIT OUVERT À UNE RENCONTRE AVEC BACHAR AL-ASSAD, MAIS EXCLUT LE RETRAIT DES TROUPES TURQUES DE LA SYRIE
Paris / La Gazette
Le président turc Recep Tayyip Erdogan se dit ouvert à des discussions avec le président syrien Bachar al-Assad, mais ne le rencontrera pas si le retrait des troupes turques du territoire syrien est posé comme condition.
S'adressant aux journalistes à Istanbul lundi, avant son départ pour une visite de trois jours en Arabie saoudite, au Qatar et aux Émirats arabes unis, M. Erdogan a clamé que la Turquie n'avait jamais « fermé la porte » à des discussions avec le gouvernement syrien.
La Turquie est le principal allié militaire et politique de l'opposition syrienne, qui contrôle le dernier bastion tenu par les rebelles dans le pays, situé dans le nord-ouest de la Syrie, à la frontière turque.
Ankara a installé des dizaines de bases et déployé des milliers de soldats dans le nord de la Syrie, empêchant l'armée syrienne soutenue par la Russie de reprendre la région. La Turquie est également une base pour les groupes d'opposition syriens depuis 2011.
« Nous pouvons organiser un sommet quadripartite [avec la Syrie, la Russie et l'Iran], et je suis également ouvert à une rencontre avec M. Assad. Ce qui compte ici, c'est leur approche à notre égard », a déclaré M. Erdogan aux journalistes.
Toutefois, la condition posée par Damas, à savoir un retrait complet des forces turques pour une telle réunion, est « inacceptable », a averti le dirigeant turc.
M. Erdogan a annoncé pour la première fois cette année qu'il pourrait rencontrer M. al-Assad dans le cadre d'un nouveau processus de paix, mais M. al-Assad a déclaré en mars qu'il était inutile de rencontrer M. Erdogan tant que l'« occupation illégale » de la Turquie n'aurait pas pris fin.
La Turquie a fait savoir que ses opérations militaires en Syrie étaient nécessaires pour sécuriser sa frontière méridionale. Elle tente d'éliminer les combattants des YPG, les Unités de défense du peuple kurde, qui, selon Ankara, sont la branche syrienne du PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan. Le PKK mène une guerre contre l'État turc depuis 1984, un conflit qui a fait des dizaines de milliers de morts.
« Nous luttons contre le terrorisme dans ce pays. Comment pourrions-nous nous retirer alors que notre pays est constamment menacé par des terroristes le long de notre frontière ? Nous attendons une approche équitable », a poursuivi M. Erdogan.