LA BANQUE ASIATIQUE DE DÉVELOPPEMENT COMMUNIQUE SUR LA FUTURE TAXE CARBONE DE L'UE
Paris / La Gazette
La Banque asiatique de développement (BAD) affirme que l'adoption prévue par l'Union européenne d'une taxe carbone sur les importations d'acier, de ciment et d'électricité de la zone euro (qui génèrent d'importantes émissions de dioxyde de carbone) à partir de 2026 n'aura qu'un impact mineur sur le processus mondial de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre.
"Le mécanisme d'ajustement carbone de l'UE, qui entrera en vigueur en 2026, impose des droits d'importation sur l'acier, le ciment, l'énergie et d'autres produits qui émettent du dioxyde de carbone. La mesure de l'UE est liée à la réduction des fuites de carbone des nations ayant des restrictions moins strictes sur les émissions de gaz à effet de serre vers les pays ayant des réglementations strictes et des taxes élevées sur les émissions de dioxyde de carbone", indique une étude publiée par la BAD.
Toutefois, les experts de la banque estiment que les mesures présentées par l'UE réduiront les émissions mondiales de dioxyde de carbone de moins de 0,2 % par rapport au système d'échange de droits d'émission de dioxyde de carbone déjà en place (de 100 euros à 108 dollars par tonne).
"Selon le rapport sur l'intégration économique en Asie (AEIR), l'introduction d'une taxe sur le carbone pourrait réduire les exportations mondiales vers l'UE d'environ 0,4 % et les exportations directes de l'Asie vers l'UE d'environ 1,1 %. La production de certains producteurs de l'UE pourrait également être affectée", note la BAD.
"Ainsi, la nature fragmentée des initiatives de taxe sur le carbone, en termes de secteurs et de régions couverts, ne peut que partiellement réduire les émissions de dioxyde de carbone", indique l'étude.
Albert Park, économiste en chef de la Banque asiatique de développement, estime que pour réduire de manière significative les émissions de carbone à l'échelle mondiale tout en veillant à ce que les efforts en matière de climat soient plus efficaces et durables, les initiatives de tarification du carbone doivent être étendues à d'autres régions en dehors de l'UE, en particulier l'Asie.
Parallèlement, des mécanismes incitatifs appropriés devraient être mis en place pour encourager la mise en œuvre généralisée de droits (tarifs) sur les émissions de dioxyde de carbone en dehors de l'UE.
"Les émissions de dioxyde de carbone tout au long de la chaîne de production et d'approvisionnement augmentent plus rapidement en Asie que dans d'autres régions du monde. Il convient donc d'encourager le commerce de produits et de services respectueux de l'environnement, de favoriser le transfert de technologies vertes et d'aider les gouvernements à promouvoir les infrastructures et les investissements écologiques. Une coopération mondiale devrait être mise en place afin de développer des systèmes universellement reconnus pour comptabiliser les émissions de gaz à effet de serre provenant d'une gamme de produits et de services", selon toujours la banque.
À noter que la BAD existe depuis 1966 et qu'elle regroupe 68 pays.