LES RISQUES POUR LA STABILITÉ FINANCIÈRE ONT AUGMENTÉ, SELON LA DIRECTRICE DU FMI
Paris / La Gazette
Les risques pour la stabilité financière ont augmenté, a averti dimanche la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, qui a souligné « la nécessité d'être vigilant » après les récentes turbulences dans le secteur bancaire.
S'exprimant lors d'un forum à Pékin, la directrice générale du FMI a déclaré qu'elle s'attendait à ce que l'année 2023 « soit une nouvelle année difficile », avec une croissance mondiale ralentie à moins de 3 % en raison de la guerre en Ukraine, du resserrement monétaire et des « cicatrices » laissées par la pandémie de COVID-19.
« Les incertitudes sont exceptionnellement élevées, et les perspectives de l'économie mondiale devraient rester faibles à moyen terme », a-t-elle dit lors du Forum de développement de la Chine.
« Il est également évident que les risques pour la stabilité financière ont augmenté », a-t-elle ajouté.
« À une époque où les niveaux d'endettement sont plus élevés, la transition rapide d'une période prolongée de faibles taux d'intérêt à des taux beaucoup plus élevés - nécessaires pour lutter contre l'inflation - génère inévitablement des tensions et des vulnérabilités, comme le montrent les développements récents dans le secteur bancaire de certaines économies avancées », a évoqué Mme Georgieva.
Ses commentaires ont été formulés après que le secteur financier a été ébranlé par l'effondrement de la Silicon Valley Bank (SVB) et le rachat forcé de la banque suisse Credit Suisse par sa rivale UBS, ce qui a suscité des craintes de contagion.
Les actions des banques ont chuté vendredi, les craintes concernant la santé du secteur financier ayant refait surface. Le chancelier allemand Olaf Scholz a été contraint de rassurer la Deutsche Bank après que le prêteur, en proie à des difficultés depuis longtemps, ait été au centre des préoccupations des investisseurs.
Mme Georgieva a expliqué que les décideurs politiques avaient agi de manière décisive en réponse aux risques pour la stabilité financière.
« Ces mesures ont atténué les tensions sur les marchés dans une certaine mesure, mais l'incertitude reste élevée, ce qui souligne la nécessité de rester vigilant », a-t-elle mis en garde.
La directrice du FMI a toutefois insisté que le rebond de la Chine était un point positif pour l'économie mondiale. Le FMI prévoit que l'économie chinoise connaîtra une croissance de 5,2 % cette année, grâce à une reprise de la consommation privée après la réouverture du pays à la suite de son isolement dû à la pandémie.
« Ce rebond vigoureux signifie que la Chine devrait représenter environ un tiers de la croissance mondiale en 2023, ce qui donnera un élan bienvenu à l'économie mondiale », s'est-elle réjouie.
« Une augmentation de 1,0 % de la croissance du produit intérieur brut (PIB) en Chine entraîne une augmentation de 0,3 % de la croissance dans d'autres économies asiatiques, en moyenne, ce qui constitue un coup de pouce bienvenu. »
Mme Georgieva a exhorté les décideurs politiques chinois à chercher à augmenter la productivité et à rééquilibrer l'économie en la détournant de l'investissement et en l'orientant vers une croissance plus stable axée sur la consommation.
"Des réformes axées sur le marché visant à uniformiser les règles du jeu entre le secteur privé et les entreprises d'État, ainsi que des investissements dans l'éducation, permettraient d'accroître considérablement la capacité de production de l'économie", a-t-elle déclaré.
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