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JEAN-LUC GODARD EST MORT. MACRON SALUE UN "TRÉSOR NATIONAL"

14 Septembre 2022 00:11 (UTC+01:00)
JEAN-LUC GODARD EST MORT. MACRON SALUE UN "TRÉSOR NATIONAL"
JEAN-LUC GODARD EST MORT. MACRON SALUE UN "TRÉSOR NATIONAL"

Paris / La Gazette

Le cinéaste franco-suisse Jean-Luc Godard, un des pères de la Nouvelle Vague, s'est éteint "paisiblement" mardi à son domicile dans la petite commune de Rolle en Suisse, a indiqué sa famille dans un communiqué.

Il avait 91 ans.

« Le cinéaste Jean-Luc Godard est décédé le 13 septembre 2022, annoncent son épouse Anne-Marie Miéville et ses producteurs. Aucune cérémonie officielle n'aura lieu. Jean-Luc Godard est décédé paisiblement à son domicile entouré de ses proches. Il sera incinéré », selon un bref communiqué transmis à l'AFP, par le Conseil juridique et fiscal de la famille, Patrick Jeanneret.

Interrogé par l'AFP, il a expliqué que l'annonce aurait dû être faite dans « deux jours » et que le communiqué avait dû être écrit à la hâte à la suite de la fuite sur le décès de M. Godard dans la presse.

Le président français, Emmanuel Macron, a salué sur Twitter l'inventeur d'« un art résolument moderne, intensément libre ».

« Nous perdons un trésor national, un regard de génie », souligne-t-il.

Comme les « Jeunes Turcs » François Truffaut, Jacques Rivette ou Eric Rohmer, Jean-Luc Godard avait débuté comme critique de cinéma dans les années 50 avant de passer à la réalisation en 1959 avec « A bout de souffle », film emblématique de la Nouvelle Vague avec Jean-Paul Belmondo et Jean Seberg.

« Je croyais que je filmais le Fils de Scarface ou le Retour de Scarface, et j'ai compris que j'avais plutôt tourné Alice au Pays des merveilles, plus ou moins », avait témoigné Jean-Luc Godard, de sa voix si singulière, en 1968 à propos de l'histoire de Michel Poiccard (alias Laszlo Kovacs) et Patricia Franchini, que François Truffaut lui avait inspirée.

Le film sorti en 1960 rencontra un grand succès et installa la figure iconoclaste de Jean-Luc Godard, son couvre-chef et ses volutes de fumée, dans le paysage jugé trop lisse du cinéma français et international.

Une nouvelle « grammaire » cinématographique était née, et avec elle un vent de liberté reflétant les bouleversements d'une époque. Jean-Luc Godard participa à Mai-68, filmant les événements, et exigea avec d'autres l'arrêt du Festival de Cannes « en solidarité avec les étudiants ».

Revendiquant, au-delà de la poésie du réel, un cinéma politique, Jean-Luc Godard, marqué à gauche, évoqua notamment la guerre d'Algérie dans « Le Petit Soldat », sorti en 1963, au cours duquel il rencontra Anna Karina, muse et épouse éphémère, qui électrisa de sa présence plusieurs de ses films : « Une femme est une femme », « Vivre sa vie », « Bande à part », « Alphaville » (Ours d'or à Berlin en 1965), « Pierrot le Fou » et « Made in USA ».

Cinéaste controversé, chercheur inlassable de nouvelles expressions artistiques, comme la vidéo, on lui doit également "Le Mépris", en 1963, avec Brigitte Bardot, et Michel Piccoli, une réflexion sur la création avec le cinéaste Fritz Lang dans son propre rôle.

Le road-movie Pierrot Le Fou (1965), avec Jean-Paul Belmondo et Anna Karina, couronna son parcours artistique, qui puisa aussi à la littérature, de Rimbaud à Céline, à la peinture et à l'art musical.

« J'ai fait plutôt des films comme deux ou trois musiciens de jazz: on se donne un thème, on joue et puis ça s'organise », disait-il.

(Avec AFP et Reuters)

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