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ÉLÉGANCE, FORCE ET BEAUTÉ : LA POÉSIE ET LA MUSIQUE AZERBAÏDJANAISE À PARIS

10 Juin 2024 14:13 (UTC+01:00)
ÉLÉGANCE, FORCE ET BEAUTÉ : LA POÉSIE ET LA MUSIQUE AZERBAÏDJANAISE À PARIS
ÉLÉGANCE, FORCE ET BEAUTÉ : LA POÉSIE ET LA MUSIQUE AZERBAÏDJANAISE À PARIS

Paris / La Gazette

Ulvia Akhundova et Nazkhanim Dadashova ont enchanté le public au Centre culturel et spirituel orthodoxe russe de Paris.

On dit souvent que la force, la puissance d’une culture est proportionnelle à l’universalité de sa langue. Cette maxime est particulièrement vraie pour le Français, qui fut la langue diplomatique internationale, et est toujours parlée dans de nombreux pays, comme elle l’est pour le russe, parlé dans l’immense Russie, ainsi que dans les pays limitrophes, notamment le Caucase et l’Asie Centrale. Surtout, les écrivains et les poètes de ces deux pays ont illuminé et continuent d’éclairer la littérature mondiale.

En prolongement de la « journée de la langue russe » instituée la 6 juin par l’UNESCO, c’est au centre culturel et spirituel orthodoxe russe de Paris , en son auditorium contigu à la nouvelle cathédrale construite par l’architecte français Jean-Michel Wilmotte, que l’Association Dialogue France Azerbaïdjan, et sa vice-présidente Aytan Mouradova, conviait, dimanche 9 juin, les amoureux de l’Azerbaïdjan et de la langue de Tolstoï à une après-midi de poésie et de musique.

« Un peu de soleil dans l’eau froide », tel était le titre de cet événement qui a offert au public parisien le plaisir d’entendre deux prestigieuses artistes éprises à la fois de la langue russe et de la langue française, dans lesquelles elles ont baigné au sein de leur pays natal, l’Azerbaïdjan qui est, comme on le sait, l’un des pays les plus cosmopolites et multiculturels du monde.

Nazkhanim Dadashova est l’une des pianistes les plus prometteuse de la jeune génération azerbaïdjanaise. Elle a étudié au Conservatoire d'État Tchaïkovski de Moscou et est lauréate de nombreux concours nationaux et internationaux, notamment le concours international de piano Gara Garayev à Bakou et le concours international de piano Arthur Rubinstein à Paris. Son jeu, qui met sa virtuosité au service du mariage harmonieux de la force et de la finesse force et finesse avec une surprenante virtuosité , a interprété, notamment, des œuvres de Debussy, Garaev, Rachmaninov, et même la « Comptine d’un autre été » de Yann Tiersen, immortalisée par « Le fabuleux destin d’Amélie Poulain », que je n’avais personnellement jamais entendu jouer avec tant d’expressivité.

Elle a également accompagné Ulvia Akhundova, l’une des poétesses contemporaines les plus célèbres d’Azerbaïdjan. Ulvia est aussi traductrice, titulaire d’un DEA à la Sorbonne et réalisatrice diplômée de l'école de cinéma Rustam Ibragimbekov. Elle est également responsable du département des programmes culturels à l'Espace d'art contemporain YARAT de Bakou. Elle écrit ses poèmes en russe, et c’est donc dans cette langue qu’elle nous a enchantés de sa voix douce et envoûtante.

Alors bien sûr, la plupart des auditeurs étaient russophones et puisque, comme moi, vous ne l’êtes probablement pas, voici quelques extraits traduits pour que vous puissiez apprécier son immense talent :

Un homme ne peut tout faire…

Parfois, on attend l'éclair toute sa vie,
Mais il ne vient pas...
Ou il est venu, mais on l'a laissé filer,
Mais il était là, semble-t-il...

Parfois, il a franchi les cieux,
Et n'est jamais revenu,
Mais au revoir, il a souri,

Depuis les nuages, impromptu...
Et même s'il n'a pas bu jusqu'à la lie,
Il en a goûté un peu.
Un homme ne peut tout faire, oui,
Jusqu'à ce qu'il aime..

« Un homme ne peut tout faire… » (Extrait)

Qu'est-ce que l'amour ?

Qu'est-ce que l'amour,
Je ne le sais vraiment pas.

Mais quand je te serre si fort dans mes bras,
Mes pensées sont audibles, Il fait chaud et étouffant,

Je comprends que tout sur le bonheur m'est évident.
Vieille couverture, vieux film,
Nous avons mangé la pizza - pardonne-moi.
C'est quand même le paradis,
Un paradis de cinq à six,

Nous risquons beaucoup en appelant cela amour,
Mais tu guéris le rhume d'un seul baiser.
Ton café est le plus délicieux,
Et le canapé bleu,
Comme un petit radeau,
Imperméable aux vagues.

Je m'évade vers d'autres continents dessus,
Et qu'est-ce que l'amour, Je ne le sais toujours pas...

Comme une voile, la robe blanche oscille,
Ici, l'équateur des rêves,

Au cœur même des étreintes.
Neuf mers du Sud baignent notre ile,
Et qu'est-ce que l'Amour,

Personne ne le sait vraiment

« Qu’est-ce que l’amour ? » (Extrait)

Cette après-midi artistique était organisée conjointement avec l'Association de Togrul Narimanbekov, avec le soutien de Natalia Casuccini , directrice de l’école russe de Vanves et représentante de l’institut Pouchkine d’enseignement de la langue russe.

Jean-Michel Brun

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