SEISME AU MAROC : LA FRANCE ESTIME QUE LA POLEMIQUE SUR L'AIDE APPORTEE À RABAT EST "FAUSSE"
Paris / La Gazette
La ministre française de l'Europe et des Affaires étrangères a déclaré qu'il appartenait au Maroc de décider s'il souhaitait demander l'aide de la France pour faire face aux conséquences du tremblement de terre le plus meurtrier qu'il ait connu depuis plus de 60 ans.
Interrogée sur les raisons pour lesquelles le Maroc n'avait pas demandé officiellement à Paris une aide d'urgence, Catherine Colonna a déclaré lundi sur BFMTV : « Le Maroc est un pays souverain et c'est à lui d'organiser les secours ».
Mme Colonna a qualifié la situation actuelle de « fausse polémique ».
« Nous sommes à la disposition des autorités marocaines et nous leur faisons toute confiance pour organiser les secours de la façon dont il leur paraît la meilleure », a également martelé la cheffe de la diplomatie française, mettant de côté les tensions dans les relations entre les deux pays.
Lundi, Mme Colonna a annoncé que Paris avait débloqué 5 millions d'euros (5,4 millions de dollars) pour les organisations non gouvernementales opérant au Maroc.
Mais Rabat s'est montré sélectif quant à l'aide qu'il reçoit et n'a jusqu'à présent accepté que l'aide de l'Espagne, du Royaume-Uni, du Qatar et des Émirats arabes unis.
Dans la nuit de vendredi à samedi, un tremblement de terre de magnitude 6,8 a frappé le Maroc.
On dénombre au moins quatre Français parmi les milliers de victimes.
Selon l'institut géologique américain (US Geological Survey), aucun tremblement de terre d'une magnitude supérieure à 6,0 ne s'est produit dans un rayon de 500 km autour de l'épicentre du séisme de vendredi depuis au moins un siècle.
La secousse a fissuré et nivelé certaines parties des murs entourant la vieille ville de Marrakech, un site classé au patrimoine mondial de l'UNESCO et construit au XIIe siècle.
Dimanche, le directeur d'une organisation caritative française de secours a déclaré que les autorités marocaines avaient empêché ses équipes, qui tentaient d'apporter une aide d'urgence, d'entrer dans le pays.
Arnaud Fraisse, directeur de l'organisation Secouristes Sans Frontières, a déclaré sur France Inter que les travailleurs humanitaires avaient espéré prendre un vol pour le Maroc dimanche.
« Malheureusement, nous n'avons toujours pas eu l'accord du gouvernement marocain », a-t-il déploré.
Les responsables français ont tenté de minimiser tout désaccord entre les deux pays, qui est centré sur la question du Sahara occidental, que le Maroc veut que la France reconnaisse comme marocain.
Les relations ont également été mises à l'épreuve au milieu des efforts du président français Emmanuel Macron pour forger des liens plus étroits avec l'Algérie.
Au moment de la catastrophe, le roi du Maroc Mohammed VI se trouvait apparemment en France.
Par ailleurs, le ministre de l'Intérieur, Gerald Darmanin, a estimé sur France 2 plus tôt lundi que « le Maroc est capable de répondre à ces difficultés tout seul ».
Plus de 51 000 Français vivent au Maroc, selon les chiffres du ministère de l'Europe et des affaires étrangères.
