BLINKEN SALUE L'ACCORD ENTRE L'AZERBAÏDJAN ET L'ARMENIE POUR LES PROGRES REALISES EN MATIERE DE PAIX
Paris / La Gazette
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a réitéré le soutien indéfectible de Washington au processus de paix en cours entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie lors d'un appel téléphonique avec le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev dimanche.
Le secrétaire d'État américain a salué l'accord mutuel entre Bakou et Erevan pour commencer la délimitation des frontières sur la base de la déclaration d'Alma-Ata de 1991, soulignant l'importance d'intensifier les efforts pour conclure une paix durable.
Pour sa part, le président Aliyev a souligné que « l'accord conclu par la commission de délimitation des deux pays est le résultat de discussions bilatérales menées dans un esprit de dialogue et de compréhension mutuelle ».
« L'Azerbaïdjan soutient la mise en place d'un modèle de coopération régionale intégré dans le Sud-Caucase, dépourvu de toute ligne de démarcation », a déclaré le président Aliyev à M. Blinken.
Le président azerbaïdjanais a également noté que les négociations sur le traité de paix prendraient de l'ampleur lors d'une prochaine réunion entre les ministres des Affaires étrangères de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie à Almaty, proposée par le Kazakhstan. Les cinq principes fondamentaux du processus de paix, initiés par l'Azerbaïdjan en mars 2022, guideront les discussions à Almaty.
Le 19 avril, les gouvernements azerbaïdjanais et arménien ont annoncé que leurs commissions de délimitation des frontières étaient parvenues à un accord mutuel pour commencer la délimitation des frontières.
Le 23 avril, les premières bornes ont été installées le long de la frontière. Au 30 avril, 35 bornes au total avaient été installées sur au moins 12 kilomètres de la frontière.
Le secrétaire d'État Blinken a salué l'accord entre Bakou et Erevan, le décrivant comme « une étape importante vers la conclusion d'un accord de paix durable et digne ».
L'Azerbaïdjan et l'Arménie ont convenu de fonder le processus de délimitation sur la déclaration d'Alma-Ata de 1991. Les signataires de cette déclaration, dont l'Arménie et l'Azerbaïdjan, ont accepté de reconnaître et de respecter l'intégrité territoriale de l'autre partie et l'inviolabilité des frontières existantes. Les parties ont également convenu de poursuivre le processus de délimitation sur toutes les autres parties de la frontière, y compris les questions d'enclaves et d'exclaves.
La semaine dernière, le président Aliyev a reconnu que la délimitation des frontières était un processus de longue haleine qui ne pouvait être mené à bien dans un court laps de temps.
« La plus grande partie de la frontière est absolument inhabitée, les montagnes culminent à 3 500 mètres et neuf mois par an, elles sont couvertes de neige. Il s'agit donc d'un terrain très difficile. D'un point de vue pratique, il n'est donc pas possible de délimiter cette frontière dans un court laps de temps », a rappelé le président Aliyev lors d'une conférence internationale à Bakou le 23 avril.
Une partie importante de la frontière de l'Azerbaïdjan avec l'Arménie, soit 1 007 kilomètres, a échappé au contrôle du pays pendant près de 30 ans, après que les régions du Karabakh (Garabagh) et du Zangezour oriental sont tombées sous l'occupation illégale de l'Arménie au début des années 1990.
Après la dissolution de l'Union soviétique en 1991, l'Arménie a lancé une vaste campagne militaire contre l'Azerbaïdjan, marquant la guerre la plus longue et la plus meurtrière dans la région du Sud-Caucase. Cette guerre sanglante s'est achevée par un cessez-le-feu en 1994, qui a vu l'Arménie occuper de force 20 % des territoires internationalement reconnus de l'Azerbaïdjan. Plus de 30 000 Azerbaïdjanais ont été tués et un million d'autres ont été expulsés de ces terres dans le cadre d'une campagne brutale de nettoyage ethnique menée par l'Arménie.
Le 27 septembre 2020, le conflit entre les deux pays, vieux de plusieurs décennies, a pris une tournure violente après que les forces arméniennes stationnées dans les territoires azerbaïdjanais autrefois occupés ont bombardé des positions militaires et des installations civiles de l'Azerbaïdjan. Au cours des opérations de contre-attaque, qui ont duré 44 jours, les forces azerbaïdjanaises ont libéré plus de 300 localités, dont les villes de Jabrayil, Fuzuli, Zangilan, Gubadli et Choucha, de l'occupation arménienne illégale qui durait depuis près de 30 ans.
La guerre s'est terminée par une déclaration tripartite signée par l'Arménie, l'Azerbaïdjan et la Russie le 10 novembre 2020. En vertu de cette déclaration, l'Arménie a également restitué à l'Azerbaïdjan les districts occupés d'Aghdam, de Kalbadjar et de Latchine.
Les complications cartographiques sur la frontière d'État entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan sont apparues après la victoire de l'Azerbaïdjan dans la guerre de 2020, à la suite de laquelle l'armée azerbaïdjanaise a repris le contrôle d'une grande partie de la frontière avec l'Arménie.
