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POUTINE PROMET AUX DIRIGEANTS AFRICAINS DES CÉRÉALES GRATUITES MALGRÉ LES SANCTIONS OCCIDENTALES

28 Juillet 2023 10:15 (UTC+01:00)
POUTINE PROMET AUX DIRIGEANTS AFRICAINS DES CÉRÉALES GRATUITES MALGRÉ LES SANCTIONS OCCIDENTALES
POUTINE PROMET AUX DIRIGEANTS AFRICAINS DES CÉRÉALES GRATUITES MALGRÉ LES SANCTIONS OCCIDENTALES

Paris / La Gazette

Un sommet entre le président russe Vladimir Poutine et des dirigeants africains a débuté jeudi à Saint-Pétersbourg, avec une participation nettement inférieure à celle des années précédentes.

Le Kremlin a confirmé que seuls 17 chefs d'État africains étaient présents cette année, soit moins de la moitié des 43 chefs d'État qui avaient participé à la conférence de 2019.

À l'approche de l'événement, le Kremlin s'est indigné de la faible participation et a accusé les États-Unis et leurs alliés occidentaux d'exercer une « pression sans précédent » sur les pays africains dans le but de faire échouer le sommet.

Parmi les absents figure le président kenyan William Ruto, dont le gouvernement a critiqué la récente décision de la Russie de se retirer de l'accord sur les céréales de la mer Noire, qualifiant cette décision de « coup de poignard dans le dos des prix mondiaux de la sécurité alimentaire ».

Moscou a pris la décision de se retirer de l'accord - qui garantissait l'exportation en toute sécurité des céréales ukrainiennes vers le reste du monde - le 17 juillet, suscitant à nouveau des craintes quant à l'approvisionnement alimentaire mondial, en particulier dans les régions d'Afrique qui dépendent des exportations de la Russie et de l'Ukraine.

Certains hommes politiques africains, en plus de ne pas participer au sommet, ont exprimé de sérieuses inquiétudes quant à la guerre d'agression menée par la Russie contre l'Ukraine.

« Je ne pense pas que ce soit le bon moment pour organiser des sommets en Russie. En effet, la Russie est impliquée dans une guerre, un conflit », a déclaré Raila Odinga, le chef de l'opposition kenyane.

« L'Afrique doit adopter une position très ferme sur cette question. C'est une question de bien et de mal. C'est pourquoi je pense que nous ne pouvons pas rester neutres face à une agression. Il faut prendre position d'une manière ou d'une autre », a insisté M. Odinga.

Les États africains représentés au sommet de Saint-Pétersbourg auront à cœur d'inciter la Russie à réintégrer l'accord sur les céréales, et M. Poutine courtise les dirigeants africains depuis des années dans un effort délibéré pour élargir l'influence mondiale de Moscou. Lors du dernier sommet de 2019, la Russie a annoncé des contrats d'armement d'une valeur de plusieurs milliards de dollars pour le continent, ainsi qu'un plan visant à doubler le volume de ses échanges commerciaux avec la région.

Les mercenaires russes de Wagner ont également été déployés dans certains États africains.

M. Poutine travaille dans le contexte de la guerre en Ukraine, qui a plongé son pays dans l'isolement diplomatique et entraîné de lourdes sanctions de la part de l'Occident. Il bénéficie toutefois d'un plus grand soutien de la part de certaines nations africaines, dont certaines n'ont pas encore condamné son invasion.

Jeudi, le président russe a déclaré à la délégation de dirigeants africains que le continent deviendrait l'un des principaux partenaires de Moscou « dans un nouveau monde multipolaire ».

« La Russie reste un fournisseur fiable de denrées alimentaires pour l'Afrique », a clamé M. Poutine, ajoutant qu'il enverrait gratuitement des céréales à six pays africains au cours des prochains mois.

« Nous serons prêts à fournir au Burkina Faso, au Zimbabwe, au Mali, à la Somalie, à la République centrafricaine et à l'Érythrée 25 à 50 000 tonnes de céréales gratuites chacun au cours des trois ou quatre prochains mois », a promis M. Poutine lors du sommet, qui a été applaudi par les participants.

Le dirigeant russe a également réitéré ses plaintes concernant l'accord sur les céréales, affirmant que les promesses faites à la Russie n'avaient pas été tenues, et a qualifié l'Occident d'« hypocrite », affirmant qu'il blâmait la Russie pour l'insécurité alimentaire tout en entravant les exportations par le biais de sanctions.

Le mois prochain, l'Afrique du Sud accueillera un sommet du bloc économique des BRICS à Johannesburg. M. Poutine ne sera toutefois pas présent à cet événement et sera représenté par le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

Le bureau du président sud-africain Cyril Ramaphosa a assuré que l'absence de M. Poutine au sommet des BRICS avait été décidée « d'un commun accord ». En mars, la Cour pénale internationale (CPI) a lancé un mandat d'arrêt à l'encontre de M. Poutine et de la fonctionnaire russe Maria Lvova-Belova pour des crimes de guerre présumés en Ukraine.

L'Afrique du Sud est liée par le statut de Rome, le traité qui régit la CPI, et est tenue d'arrêter les personnes inculpées par le tribunal de La Haye.

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