À MUNICH, GUTERRES APPELLE À UN "NOUVEL ORDRE MONDIAL QUI FONCTIONNE POUR TOUS"
Paris / La Gazette
La gouvernance mondiale dans sa forme actuelle renforce les divisions et alimente le mécontentement, a déclaré le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, aux dirigeants mondiaux participant à la Conférence sur la sécurité de Munich en Allemagne vendredi.
"Notre monde est confronté à des défis existentiels, mais la communauté mondiale est plus fragmentée et divisée qu'elle ne l'a jamais été au cours des 75 dernières années", a averti M. Guterres, soulignant la nécessité d'un "ordre mondial qui fonctionne pour tous", selon le site officiel de l'organisation..
M. Guterres a estimé que si les pays remplissaient leurs obligations au titre de la Charte des Nations Unies, tous les habitants de la planète vivraient dans la paix et la dignité.
"Cependant, les gouvernements ignorent ces engagements et des millions de civils paient un prix terrible, un nombre record d'entre eux étant contraints de fuir", a-t-il ajouté.
Le chef de l'ONU a évoqué son nouvel agenda pour la paix, lancé en juillet dernier, qui vise à actualiser les systèmes mondiaux de sécurité collective par le biais de ce qu'il a appelé "un multilatéralisme plus interconnecté et plus inclusif".
Il recommande notamment de réformer le Conseil de sécurité des Nations Unies, de s'engager à éliminer les armes nucléaires et de mettre davantage l'accent sur le rôle du développement durable et de l'action climatique dans la prévention des conflits.
Le nouvel agenda pour la paix sera examiné lors du sommet du futur, qui se tiendra en septembre au siège des Nations Unies à New York.
M. Guterres a reconnu qu'il fallait un "moment Bretton Woods pour réformer l'architecture financière mondiale", en référence à la création des institutions financières mondiales existantes dans les années 1940.
Cela permettrait de "créer un véritable filet de sécurité mondial, en particulier pour les pays en développement qui croulent sous les dettes".
Le Sommet de l'avenir, a-t-il prédit, examinera la nécessité de réformes profondes pour rendre ces institutions et ces cadres véritablement universels et inclusifs.
Le chef de l'ONU a insisté que la communauté internationale devait œuvrer en faveur de solutions justes fondées sur la justice.
"Il est toujours possible de créer un ordre mondial plus inclusif, plus complet et plus efficace qui fonctionne pour tout le monde", a poursuivi M. Guterres.