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RETRAITES : LE 49.3, "UN COUP DUR AU LEADERSHIP" D'EMMANUEL MACRON

17 Mars 2023 21:41 (UTC+01:00)
RETRAITES : LE 49.3, "UN COUP DUR AU LEADERSHIP" D'EMMANUEL MACRON
RETRAITES : LE 49.3, "UN COUP DUR AU LEADERSHIP" D'EMMANUEL MACRON

Paris / La Gazette

Face à la fronde des Français et au "lâchage" d'une partie des députés LR, le gouvernement a décidé de faire passer la réforme en force grâce à l'article 49.3 de la constitution. Une décision qui passe mal, aussi bien en France qu'à l'étranger.

"Bouton nucléaire parlementaire", "déclaration d’impuissance", "coup dur au leadership" d’Emmanuel Macron : la presse internationale et française fustige unanimement, vendredi 17 mars, le recours à l'article 49.3 pour faire passer la réforme des retraites, et pointe du doigt Emmanuel Macron pour la crise politique et sociale qui menace.

Aux États-Unis, Politico juge que cette décision "porte un coup dur au leadership" du président français, tandis que le New York Times souligne que "le conflit sur les retraites révèle un Macron affaibli et plus isolé", rappelant que c’est sur la place de la Concorde, où se sont réunis les opposants à la réforme après l’annonce de l’utilisation du 49.3 par la Première ministre Élisabeth Borne, que furent décapités Louis XVI et Marie-Antoinette durant la Révolution française.

Le quotidien suisse Le Temps explique que le "bouton nucléaire parlementaire" que constitue le 49.3 "est perçu comme une violence démocratique" et qu’il "mettra probablement de l’huile sur le feu du mouvement social".

"La République bloquée", titre pour sa part Die Zeit, selon qui "il y a des réformes dont un gouvernement ne se relève jamais". "La confiance dans le président et le Parlement, déjà en berne, a subi un coup supplémentaire ce jeudi. Emmanuel Macron en est le premier responsable", juge l'hebdomadaire allemand.

L'utilisation du 49.3 symbolise "l'échec de la politique et une crise institutionnelle profonde", écrit pour sa part El Pais, qui estime que le chef de l’État français a fait jeudi une "déclaration d’impuissance". "Emmanuel Macron, dont la popularité est au plus bas, toujours remis en question pour son caractère hautain et déconnecté de la rue, est entré dans la même phase que ses prédécesseurs Alain Juppé, en 1995, et Nicolas Sarkozy, en 2010, lorsqu'ils ont eux aussi réformé les retraites", poursuit le quotidien espagnol.

En tous cas, ce recours à l’article 49.3 a mis le feu à la France. À l’Assemblée nationale, après le chaos d’hier, plusieurs motions de censure ont été déposés ce vendredi 17 mars : celle du le Rassemblement national et celle du groupe Libertés, indépendants, Outre-mer et territoires (Liot), déposée avec le soutien de la Nupes.Elles devraient être examinées lundi prochain, à 16 h, par les députés.

Dès le début de la soirée, des manifestations spontanées ont émergé dans les principales villes de France. À Paris, plusieurs milliers de manifestants ont rejoint la place de la Concorde, aux cris de "Paris soulève-toi !", "Macron démission", et brandissant des pancartes rappelant que c'est à cet endroit que le roi Louis XVI avait été décapité. Des feux ont été allumés, et les forces de l'ordres ont dû intervenir à l'aide de canon à eau. 217 personnes ont été interpellés.

L'intersyndicale a appelé les Français à se mobiliser pour une grande journée d'action le jeudi 23 mars. Le président de la République, quant à lui, semble ne pas vouloir plier à la volonté des français, majoritairement opposés à la réforme, et s'est refusé à recevoir les syndicats comme ceux-ci le demandent.

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