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KARABAKH : L'AZERBAÏDJAN ACCUSE LA FRANCE DE "PROVOQUER UN NOUVEAU CONFLIT" AVEC L'ARMÉNIE

9 Octobre 2023 14:32 (UTC+01:00)
KARABAKH : L'AZERBAÏDJAN ACCUSE LA FRANCE DE "PROVOQUER UN NOUVEAU CONFLIT" AVEC L'ARMÉNIE
KARABAKH : L'AZERBAÏDJAN ACCUSE LA FRANCE DE "PROVOQUER UN NOUVEAU CONFLIT" AVEC L'ARMÉNIE

Paris / La Gazette

Le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev a réprimandé samedi la France pour avoir envoyé une aide militaire à l'Arménie, le grand ennemi de Bakou, et a averti que cette initiative pourrait déclencher un nouveau conflit dans le Caucase du Sud.

Lors d'un appel téléphonique avec le président du Conseil européen Charles Michel, M. Aliyev a déclaré que "l'inclusion de l'Azerbaïdjan dans le communiqué quadrilatéral sans la participation de l'Azerbaïdjan à Grenade n'était pas la bonne approche", a rapporté la présidence azérie dans un communiqué.

La France s'est mise d'accord sur de futurs contrats avec l'Arménie pour la fourniture d'équipements militaires afin de l'aider à assurer ses défenses, a annoncé la ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, Catherine Colonna, le 3 octobre lors d'une visite à Erevan.

Elle a refusé de préciser quel type d'aide militaire était envisagé pour l'Arménie dans le cadre des futurs contrats de fourniture. Le président français Emmanuel Macron a critiqué l'Azerbaïdjan, déclarant que Bakou semblait avoir un problème avec le droit international.

M. Aliyev a dénoncé la fourniture d'armes par la France à l'Arménie comme "une approche qui ne sert pas la paix, mais qui vise à gonfler un nouveau conflit" et a mis en garde : "Si un nouveau conflit se produit dans la région, la France serait responsable de l'avoir provoqué."

"Le communiqué anti-azerbaïdjanais adopté par le Parlement européen sur la base d'une approche xénophobe et chauvine et les opinions qui y sont exprimées sont inacceptables", a-t-il déploré, ajoutant que cela ne servait pas la paix et la stabilité dans la région.

M. Michel a exprimé l'engagement de l'Union européenne en faveur du processus de normalisation entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan avant la tenue d'une réunion trilatérale à Bruxelles.

Jeudi, l'UE a invité les dirigeants de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie à participer à des pourparlers de paix à Bruxelles avant la fin du mois d'octobre.

"Nous croyons en la diplomatie et au dialogue politique. C'est pourquoi nous invitons le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev et le premier ministre arménien Nikol Pachinyan à cette réunion", a indiqué M. Michel à l'issue d'une réunion quadrilatérale avec M. Pachinyan en marge de la réunion de la Communauté politique européenne à Grenade, en Espagne.

Samedi, via la plateforme de réseaux sociaux X, il a également "réitéré la nécessité d'un respect mutuel de l'intégrité territoriale et de la souveraineté, de faire progresser la délimitation des frontières" et a souligné la "nécessité d'assurer la sécurité et les droits des Arméniens du Karabakh sur le long terme".

M. Aliyev n'a pas assisté à la réunion en signe de protestation contre les récentes actions militaires et diplomatiques de la France en faveur de l'Arménie.

La réunion tant attendue entre les dirigeants de l'Azerbaïdjan, de l'Arménie, de l'Allemagne, de la France et de M. Michel a été annulée à la suite de cette nouvelle querelle diplomatique.

Hikmet Hajiyev, Hikmet Hajiyev, assistant du président Aliyev, a précisé que Bakou avait proposé la participation de la Turquie et de l'Espagne à une réunion de planification, mais que cette proposition avait également été rejetée par la France.

La réunion devait se tenir en marge du troisième sommet de la Communauté politique européenne, une initiative de président Macron à laquelle les dirigeants de plus de 40 pays européens ont été invités.

L'Azerbaïdjan a repris le mois dernier le contrôle total de son territoire du Karabakh après avoir adopté des mesures de lutte contre le terrorisme, qui ont entraîné la reddition de groupes armés illégaux, mettant ainsi fin à un conflit qui durait depuis des décennies.

M. Aliyev a insisté avoir agi conformément au droit international, évoquant que huit villages d'Azerbaïdjan étaient "toujours sous occupation arménienne, et a souligné l'importance de libérer ces villages de l'occupation".

Les autorités azéries ont également assuré à plusieurs reprises qu'elles protégeraient les droits et assureraient la sécurité des résidents arméniens du Karabakh, conformément à la législation azerbaïdjanaise.

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