PRIX DU PÉTROLE : VERS DE NOUVEAUX RECORDS DE HAUSSE DES PRIX
Par Charles Roy
Jeudi prochain, l’OPEP+ (membres de l’OPEP + 10 autres membres, dont la Russie) se réunira à Vienne pour discuter de la cible de production mondiale de pétrole. La semaine dernière, le Brent (pétrole de la mer du Nord, qui guide grosso modo les cours mondiaux du pétrole) a dépassé les 86 $ du baril tandis que le WTI (pétrole américain) a dépassé les 85 $, des niveaux jamais atteints depuis 2014. Cette hausse provient notamment du refus de l’OPEP+ d’augmenter massivement sa production de pétrole brut début octobre, malgré les demandes répétées de l’administration Biden en ce sens.
En effet, le principal argument contre la hausse de la production réside dans le fait que les estimations de l’OPEP+ tablent sur un retour au niveau de demande de pétrole de 2019 seulement en 2023. Or cette semaine, le comité technique conjoint de l’OPEP+ a encore réduit ses estimations portant sur la demande de pétrole pour l’année 2021 : 5,7 millions de barils par jour (contre 5,8 envisagés auparavant). Sans surprise, l’OPEP+ devrait donc annoncer une hausse seulement très modeste et progressive de la production, confirmant la montée des prix.
Au-delà des accords de production des membres de l’OPEP, le haut niveau du cours du pétrole provient aussi de la transition écologique et du report de la demande des énergies naturelles comme le charbon. Entre les bons résultats des entreprises pétrolières, comme Total Énergies en France (qui a affiché un résultat net de 4,8 milliards de dollars au T3 2021), et au contraire le président russe Poutine qui en profite pour marchander un volume croissant de gaz russe en Europe, les prix de l’énergie n’ont pas fini de faire parler d’eux et d’atteindre des records.
L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a relevé jeudi ses prévisions pour la demande mondiale de pétrole en 2021 et 2022, pariant sur un fort appétit pour le brut en remplacement du gaz et du charbon devenus hors de prix. La crise énergétique mondiale pourrait au total soutenir la demande de brut à hauteur de 500.000 barils supplémentaires par jour par rapport à la normale, calcule l'AIE.
