L'AZERBAÏDJAN ET L'ARMÉNIE DEMANDENT CONJOINTEMENT À L'OSCE DE DISSOUDRE LE GROUPE DE MINSK
Paris / La Gazette
L'Azerbaïdjan et l'Arménie ont conjointement demandé au Président en exercice de l'OSCE de dissoudre le Groupe de Minsk, l'organe de l'organisation qui a médiatisé un ancien conflit entre ces deux pays.
« Suite à l'appel conjoint des ministres des Affaires étrangères de la République d'Azerbaïdjan et de la République d'Arménie au Président en exercice de l'OSCE sur la clôture du processus de Minsk de l'OSCE et des structures connexes (Représentant personnel du Président en exercice de l'OSCE sur le conflit traité par la Conférence de Minsk de l'OSCE et le Groupe de planification de haut niveau), aujourd'hui, le projet de décision du Conseil ministériel de l'OSCE sur la clôture a été diffusé parmi les États participants de l'OSCE, où ils ont été appelés à soutenir les procédures nécessaires en vue de son adoption », a annoncé la diplomatie azerbaïdjanaise dans un communiqué publié mardi.
Le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev a récemment déclaré que la reconnaissance de l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan par l'Arménie remettait en question l'existence de jure du Groupe de Minsk, qui a été paralysé à la suite de la guerre de 2020 entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie. Le président Aliyev a résolument nié l'essence fonctionnelle de cette structure de médiation obsolète, rejetant toute possibilité de sa renaissance sous quelque format distinct que ce soit.
« Par conséquent, je crois que la signature de l'accord de paix [avec l'Arménie] et l'appel à l'abolition du Groupe de Minsk ont levé le premier obstacle [à l'accord de paix] », a indiqué le président Aliyev aux médias à Washington la semaine dernière.
Bakou a constamment appelé à la dissolution du Groupe de Minsk et à la suppression des revendications territoriales contre l'Azerbaïdjan de la constitution arménienne, les considérant comme des obstacles majeurs au processus de paix. Dans le texte récemment publié de l'accord de paix, ils ont également convenu de renoncer à toute revendication territoriale présente et future.
Bakou et Erevan ont signé un appel conjoint pour dissoudre le Groupe de Minsk lors d'un sommet de paix à la Maison Blanche à Washington le 8 août. Lors d'une réunion trilatérale organisée par le président Donald Trump, les Parties ont adopté une Déclaration conjointe s'engageant à déployer des efforts mutuels pour favoriser le rapprochement par le biais des relations interétatiques et d'une paix durable.
Au début des années 1990, le Groupe de Minsk de l'OSCE a assumé le rôle de médiateur dans le conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan au sujet de la région du Karabakh (Garabagh) de ce dernier. Après la dissolution de l'Union soviétique en 1991, l'Arménie a lancé une guerre à grande échelle contre l'Azerbaïdjan, qui s'est terminée par un cessez-le-feu en 1994. La guerre a entraîné l'occupation par l'Arménie de 20 pour cent des territoires internationalement reconnus de l'Azerbaïdjan. Plus de 20 000 Azerbaïdjanais ethniques ont été tués, et un million d'autres ont été expulsés de leurs terres natales lors d'une brutale campagne de nettoyage ethnique menée par l'Arménie.
Au plus fort de la guerre en 1993, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté quatre résolutions exigeant le retrait immédiat et inconditionnel des forces arméniennes des terres occupées. Cependant, l'Arménie n'a pas obtempéré, anéantissant les espoirs d'une solution politique tout en se préparant simultanément à la prochaine phase militaire du conflit.
Les diplomates des États-Unis, de la France et de la Russie ont servi de coprésidents du Groupe de Minsk, menant les efforts internationaux pour trouver une solution durable à ce qui était autrefois l'un des conflits régionaux les plus dangereux. Malgré des décennies de diplomatie navette, les négociations sont restées bloquées, sans aucune avancée.
La situation a changé en 2020, lorsque l'Azerbaïdjan a récupéré une grande partie de son territoire à la suite d'une guerre de 44 jours. La guerre s'est terminée par une déclaration tripartite signée le 10 novembre 2020 par l'Arménie, l'Azerbaïdjan et la Russie. Selon la déclaration, l'Arménie a également restitué à l'Azerbaïdjan les districts autrefois occupés d'Aghdam, de Kalbajar et de Lachin.
Avant la guerre de 2020 entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, le manque de progrès du Groupe de Minsk a suscité à plusieurs reprises de vives critiques de la part des autorités azerbaïdjanaises. Peu de temps après la guerre, le président Aliyev a estimé que le groupe n'avait pas réussi à résoudre le conflit malgré son mandat internationalement reconnu.
Le sort du Groupe de Minsk aurait été remis en question par ses pays médiateurs – les États-Unis et la France – en avril 2022. À l'époque, Washington et Paris ont refusé de poursuivre la coopération avec Moscou dans le format de la « troïka » en raison de l'invasion de l'Ukraine.
Malgré ses tentatives de retour, Bakou a catégoriquement rejeté toute implication du Groupe de Minsk dans les développements post-conflit, le qualifiant d'obsolète et dysfonctionnel.
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