BANQUE MONDIALE: LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE EN ASIE CENTRALE RALENTIT MAIS RESTE RÉSILIANTE

Paris / La Gazette
L'Asie centrale est sur le point de rester l'une des régions à la croissance la plus rapide au monde, bien que sa croissance économique devrait ralentir dans les années à venir, selon la mise à jour économique de printemps 2025 de la Banque mondiale pour l'Europe et l'Asie centrale.
La région a enregistré un taux de croissance de 5,5 % en 2024, avec des prévisions de 5,0 % pour 2025 et de 4,4 % pour 2026, à mesure que la production pétrolière se normalise au Kazakhstan, que les réexportations s'estompent et que les flux de remises se stabilisent.
La Banque mondiale a également révisé à la hausse sa prévision pour 2024 de 0,8 point de pourcentage, citant une demande intérieure plus forte que prévu. Les prévisions intègrent les données disponibles jusqu'au 10 avril 2025.
Perspectives au niveau national
L'Ouzbékistan devrait croître de 6,5 % en 2024, suivi de 5,9 % en 2025 et 2026. Le Kirghizistan devrait croître de 9,0 % en 2024 et de 6,8 % en 2025. Le Tadjikistan connaîtra une croissance de 8,4 % en 2024 et de 6,5 % en 2025. La croissance économique du Kazakhstan devrait être plus modérée, à 4,8 % en 2024 et 4,5 % en 2025.
La Banque mondiale attribue une grande partie de l'expansion de la région à une demande intérieure robuste, y compris la consommation des ménages, les investissements et les dépenses gouvernementales, plutôt qu'à la performance des exportations. Les envois de fonds continuent de jouer un rôle vital dans la stabilité économique : ils représentent près de 40 % du PIB au Tadjikistan, plus de 20 % au Kirghizistan, et sont essentiels pour réduire la pauvreté en Ouzbékistan, où les taux de pauvreté doubleraient presque en leur absence.
Investissement et perspectives à long terme
Avec des investissements représentant environ 26 % du PIB, l'Asie centrale affiche l'un des ratios investissement/PIB les plus élevés parmi les régions en développement. Cela est largement dû à la construction et aux projets d'infrastructure à grande échelle, en particulier dans les secteurs de l'énergie et des transports.
Cependant, le chemin vers le statut de pays à revenu élevé reste long. Selon la Banque, sur la base des trajectoires actuelles, il faudrait environ 40 ans au Kazakhstan et au Turkménistan, 70 ans au Kirghizistan, et plus de 100 ans à l'Ouzbékistan et au Tadjikistan pour atteindre le seuil de revenu élevé de 14 005 dollars par habitant, un repère fixé pour 2023.
Risques et recommandations politiques
Ces prévisions sont basées sur les données disponibles jusqu'au 10 avril 2025 et reflètent les défis persistants découlant de la pandémie de COVID-19, des pressions continues sur le coût de la vie et des perturbations commerciales régionales depuis 2022.
Pour maintenir l'élan, la Banque mondiale exhorte les décideurs politiques à poursuivre des réformes structurelles et à canaliser les investissements vers l'amélioration de la productivité, l'adoption de technologies et l'innovation. Sans de tels efforts, la croissance pourrait tomber en dessous de son potentiel dans les années à venir.