"LA RUSSIE NE DISCUTERA DES CONDITIONS DE LA PRÉSENCE DE SES FORCES DE MAINTIEN DE LA PAIX AU KARABAKH QU'AVEC L'AZERBAÏDJAN"
Paris / La Gazette
La Russie ne discutera des conditions de la présence de ses forces de maintien de la paix au Karabakh qu'avec l'Azerbaïdjan, a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhail Galuzin.
"Nous résolvons toutes les questions soulevées d'une manière mutuellement acceptable. L'extension des pouvoirs du contingent russe de maintien de la paix au-delà de novembre 2025 dépendra de la situation dans la région, de la nécessité de maintenir leur présence et des accords appropriés avec Bakou", a précisé le diplomate russe dans une interview accordée à l'agence de presse TASS.
Il convient de noter que le contingent russe de maintien de la paix a été mis en place au Karabakh conformément à la déclaration trilatérale du 10 novembre 2020.
En vertu de cette déclaration trilatérale signée entre l'Azerbaïdjan, la Russie et l'Arménie, le long de la ligne de contact dans le Karabakh et le long du corridor de Latchine, un contingent de maintien de la paix de la Fédération de Russie a été déployé à hauteur de 1 960 militaires équipés d'armes légères, de 90 véhicules blindés de transport de troupes et de 380 unités d'automobiles et d'équipements spéciaux. Cette déclaration stipule également que la durée de la présence du contingent russe dans la région est de cinq ans.
Les relations entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie, les deux anciennes républiques soviétiques, sont tendues depuis 1991, date à laquelle l'armée arménienne a occupé le Karabakh, territoire internationalement reconnu comme faisant partie de l'Azerbaïdjan, et sept régions adjacentes.
L'Azerbaïdjan a libéré la majeure partie de la région au cours d'une guerre de 44 jours à l'automne 2020, qui s'est achevée par un accord de paix conclu sous l'égide de la Russie, ouvrant la voie à une normalisation.
En septembre dernier, l'armée azerbaïdjanaise a lancé une opération "antiterroriste" au Karabakh afin de rétablir l'ordre constitutionnel, après quoi les forces séparatistes illégales de la région se sont rendues.
Le décembre dernier, les deux parties ont échangé des prisonniers de guerre, un premier pas vers la normalisation des relations.
L'Union européenne, les États-Unis et les puissances régionales que sont la Turquie et la Russie ont salué cette avancée comme une "percée". Les deux pays ont également discuté du retrait des troupes de leur frontière commune, mais aucune décision concrète n'a suivi.
L'échange de prisonniers a suscité l'espoir d'une reprise des pourparlers entre le premier ministre arménien, Nikol Pashinyan, et le Président azéri Ilham Aliyev.
Les deux hommes se sont rencontrés à plusieurs reprises dans le cadre de pourparlers de normalisation, sous la médiation du chef de l'Union européenne, Charles Michel. Mais le processus est suspendu depuis le mois d'octobre.
La Russie, puissance régionale traditionnelle, embourbée dans son offensive en Ukraine, a vu son influence s'affaiblir dans le Caucase.
M. Aliyev a fait remarquer que l'Arménie revendiquait toujours le territoire azerbaïdjanais dans des documents officiels tels que sa constitution, ajoutant que la paix pourrait être atteinte si Erevan cessait de revendiquer ce territoire et modifiait ses documents juridiques.
De même, jeudi, M. Pachinyan a également reconnu que les revendications de son pays sur le Karabakh, vieilles de plusieurs décennies, entravaient l'instauration de la paix dans la région du Caucase.
Dans le même temps, le PM arménien a insisté que son pays devait disposer d'une armée prête au combat pour défendre son territoire "à l'intérieur des frontières de l'ancienne République socialiste soviétique d'Arménie".