L'UE DIVERSIFIE SON SECTEUR DE L'ÉNERGIE : LA RUSSIE DEVIENT SON DEUXIÈME FOURNISSEUR DE GAZ

Paris / La Gazette
En octobre 2024, la Russie a perdu sa position de premier fournisseur de gaz de l'Union européenne, passant à la deuxième place derrière l'Algérie, selon les données d'Eurostat.
En septembre, la Russie a brièvement repris la première place, avec des livraisons de gaz d'une valeur de 1,4 milliard d'euros, soit 23,7 % des importations de l'UE.
Cependant, en octobre, les exportations de gaz russe ont chuté de 6 % pour atteindre 1,3 milliard d'euros, réduisant sa part à 21,2 %.
Dans le même temps, l'Algérie a augmenté ses livraisons de gaz à l'UE, avec 1,3 milliard d'euros en octobre (21,6 %), contre 1,1 milliard d'euros en septembre.
Les États-Unis sont également apparus comme un fournisseur clé, augmentant leurs exportations de gaz vers l'UE de 19 % pour atteindre 1,2 milliard d'euros. À l'inverse, la Norvège a connu une forte baisse, réduisant ses livraisons de 20 % pour atteindre 777,4 millions d'euros. L'Azerbaïdjan a connu une progression constante, augmentant ses ventes de 8 % pour atteindre 431,3 millions d'euros.
Au total, l'UE a dépensé 6,15 milliards d'euros en importations de gaz en octobre, soit une augmentation de 5 % par rapport à septembre, mais une diminution de 18 % par rapport à octobre 2023.
Ces changements interviennent dans le cadre des efforts déployés par l'UE pour diversifier ses sources d'énergie et réduire sa dépendance à l'égard des hydrocarbures russes. Dans le cadre de sa stratégie REPowerEU annoncée en mai 2022, l'UE a pour objectif de ne plus dépendre de l'énergie russe d'ici la fin de la décennie. Cela a entraîné une modification de la structure des importations : Le GNL représente désormais 40 % des livraisons de gaz russe à l'UE, contre un tiers auparavant, tandis que le gazoduc est passé de 70 % à 60 %.
La Russie a critiqué le fait que l'UE se détourne de ses hydrocarbures et l'a qualifié d'erreur stratégique. Moscou affirme que les pays occidentaux achètent désormais de l'énergie russe par le biais d'intermédiaires à des prix exorbitants.
Lors d'une interview donnée le 25 octobre 2024, le président russe Vladimir Poutine a réaffirmé que Moscou n'avait pas refusé de fournir du gaz à l'Europe, soulignant que les pays européens pouvaient toujours recevoir du gaz russe par différentes voies.