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L'IRAN EXPULSÉ DE LA COMMISSION DE LA CONDITION DE LA FEMME DES NATIONS UNIES

16 Décembre 2022 10:37 (UTC+01:00)
L'IRAN EXPULSÉ DE LA COMMISSION DE LA CONDITION DE LA FEMME DES NATIONS UNIES
L'IRAN EXPULSÉ DE LA COMMISSION DE LA CONDITION DE LA FEMME DES NATIONS UNIES

Paris / La Gazette

Les États membres des Nations unies ont exclu l'Iran d'un organisme clé des Nations unies pour les droits des femmes, quelques mois seulement après son adhésion. Ce revirement inhabituel intervient alors que l'Iran est secoué par un mouvement de protestation déclenché par la mort d'une jeune femme Mahsa Amini détenue par la « police des mœurs » du pays.

Vingt-neuf membres du Conseil économique et social de l'ONU ont voté mercredi en faveur d'une résolution proposée par les États-Unis visant à « retirer avec effet immédiat la République islamique d'Iran de la Commission de la condition de la femme pour le reste de son mandat 2022-2026. »

Huit États membres ont voté contre la résolution, et 16 se sont abstenus.

S'adressant au Conseil mercredi, l'ambassadrice des États-Unis auprès des Nations unies, Linda Thomas-Greenfield, a déclaré que « les femmes et les militants ont fait appel à nous, les Nations unies, pour obtenir un soutien. »

« Elles nous ont adressé une demande claire et nette : retirer l'Iran de la Commission de la condition de la femme. »

« La raison en est simple. La Commission est le principal organe des Nations unies chargé de promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes. Elle ne peut accomplir son important travail si elle est minée de l'intérieur. L'adhésion de l'Iran en ce moment est une tache affreuse sur la crédibilité de la Commission », a ajouté Mme Thomas-Greenfield.

L'Iran a condamné la résolution américaine, la qualifiant de « demande illégale » et affirmant qu'elle affaiblit l'État de droit au sein des Nations unies.

L'ambassadeur et représentant permanent de l'Iran auprès des Nations unies, Amir Saeed Irvani, a indiqué que la résolution visant à exclure l'Iran reposait sur « des affirmations sans fondement et des arguments fabriqués à partir de faux récits », selon l'agence de presse nationale IRNA mercredi.

L'Iran venait juste de commencer son mandat de quatre ans au sein de la Commission de la condition de la femme, composée de 45 membres et créée pour défendre l'égalité des sexes dans le monde, après avoir été élu en avril.

Ces derniers mois, le pays a été en proie à des manifestations de masse, déclenchées par la mort, en septembre, de Mahsa Amini, 22 ans, décédée après avoir été détenue à Téhéran par une unité de police qui applique des codes vestimentaires stricts pour les femmes, comme le port obligatoire du foulard.

Les manifestations iraniennes, souvent menées par des femmes, se sont depuis coalisées autour d'une série de griefs à l'égard du régime. Les autorités ont déclenché une répression meurtrière à l'encontre des manifestants, avec des rapports faisant état de détentions forcées et d'abus physiques utilisés pour cibler la minorité kurde du pays.

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