SELON UN ANTHROPOLOGUE AU CNRS : PARIS VEUT DETOURNER L’ATTENTION SUR LA RESPONSABILITE DU GOUVERNEMENT DANS LA SITUATION DE LA NOUVELLE-CALEDONIE
Paris / La Gazette
Benoît Trépied, anthropologue au CNRS et spécialiste de la Nouvelle-Calédonie, interrogé par France Info, critique les accusations d’ingérence de l’Azerbaïdjan en Nouvelle-Calédonie formulées par Gérald Darmanin.
Benoît Trépied rappelle que les accords de Matignon et de Nouméa visaient à envisager l’avenir de la Nouvelle-Calédonie en fonction de ses propres intérêts. En qualifiant les accusations d’ingérence d’un “réflexe impérialiste”, il suggère que ces accusations servent à détourner l’attention des responsabilités de la France dans les troubles actuels en Nouvelle-Calédonie.
Le chercheur souligne que les discours sur l’ingérence étrangère, notamment de la Chine et de l’Azerbaïdjan, sont des stratégies politico-médiatiques utilisées à Paris pour éviter de reconnaître la responsabilité historique et actuelle de la France dans la situation de la Nouvelle-Calédonie.
Depuis le début de la semaine, de violents incidents se produisent en Nouvelle-Calédonie, dans le contexte de l’adoption par l’Assemblée nationale d’un projet de réforme du corps électoral pour les élections locales qui devra encore passer par le Congrès.
Bien qu’aucun lien direct n’ait été établi entre les émeutes qui ont éclaté en Nouvelle-Calédonie et l’Azerbaïdjan, la France se borne à accuser ce pays du Caucase “d’ingérence”.
Depuis le début des émeutes, cinq personnes ont trouvé la mort en Nouvelle-Calédonie, dont deux gendarmes.
