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SELON LE PM KYRIAKOS MITSOTAKIS, LE RAPPROCHEMENT GRÉCO-TURC NE SE FERA PAS SANS "PERTURBATIONS"

31 Janvier 2024 21:00 (UTC+01:00)
SELON LE PM KYRIAKOS MITSOTAKIS, LE RAPPROCHEMENT GRÉCO-TURC NE SE FERA PAS SANS "PERTURBATIONS"
SELON LE PM KYRIAKOS MITSOTAKIS, LE RAPPROCHEMENT GRÉCO-TURC NE SE FERA PAS SANS "PERTURBATIONS"

Paris / La Gazette

Le premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis ne s'attend pas à ce que la récente normalisation des liens entre son pays et la Turquie se fasse sans turbulences.

"Le maintien d'un bon climat est essentiel, mais quiconque croit que le rapprochement se fera sans perturbations, je dirais qu'il est déconnecté de la réalité et du temps", a déclaré M. Mitsotakis lors d'une interview à la radio locale mardi, selon les médias grecs.

Les remarques du premier ministre s'inscrivent dans le cadre de l'accord de défense conclu par son gouvernement avec les États-Unis et des efforts déployés pour acquérir un "avantage qualitatif" sur la Turquie afin de renforcer ses capacités de dissuasion et de moderniser ses forces armées.

"Il est nécessaire de s'appuyer sur les progrès significatifs que nous avons réalisés", a reconnu M. Mitsotakis, faisant référence au dégel en cours entre les rivaux de la mer Égée depuis février dernier.

La Turquie et la Grèce sont en désaccord depuis des décennies sur une série de questions, allant des revendications territoriales sur les eaux de la mer Égée aux droits de la minorité turque en Grèce, en passant par l'île de Chypre, divisée sur le plan ethnique.

À la suite des tremblements de terre meurtriers qui ont frappé le sud de la Turquie l'année dernière, les remarques hostiles ont diminué et la bonne volonté mutuelle s'est épanouie dans les relations turco-grecques, ce qui a donné lieu à de rares rencontres en personne entre M. Mitsotakis et le président turc Recep Tayyip Erdogan, ainsi qu'à des résultats concrets.

Lors de la récente visite du président Erdogan à Athènes en décembre, les deux Parties ont annoncé une déclaration d'amitié, une facilitation des visas pour les citoyens turcs pour 10 îles grecques dans le nord de la mer Égée pour une durée maximale de sept jours et la diminution du flux de migrants irréguliers vers la Grèce.

Depuis, les deux Parties ont souligné l'importance de maintenir une atmosphère positive sur la voie de la normalisation, mais Ankara et Athènes ont conclu ce mois-ci des accords respectifs avec Washington pour l'achat d'avions de chasse, ce qui fait craindre de nouvelles escarmouches dans la mer Égée.

Les avions de chasse turcs et grecs s'affrontent souvent dans la région, bien que les trois dernières années aient été relativement calmes.

Ankara a mis en garde à plusieurs reprises son voisin contre une course aux armements avec la Turquie, notamment en ce qui concerne l'établissement d'une présence militaire sur les îles contestées de la mer Égée depuis les années 1960, en violation des traités d'après-guerre.

L'achat d'avions de chasse F-35 aux États-Unis et l'augmentation des budgets de défense visent à contrer la protection des intérêts turcs en Méditerranée orientale. La Grèce affirme qu'elle doit défendre les îles contre une attaque potentielle de la Turquie, mais les responsables turcs ont mis en garde que la poursuite de la militarisation des îles pourrait amener Ankara à remettre en question leur propriété.

Pour M. Mitsotakis, la délimitation du plateau continental et de la zone économique exclusive est la seule "différence" entre les deux pays, mais même si la question n'est pas résolue, la Turquie et la Grèce "devraient se concentrer sur un programme positif".

"Mon intention est de me rendre à Ankara en mai prochain en guise de réciprocité pour la visite du président Erdogan", a-t-il laissé entendre.

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