FORTE TENSİON ENTRE TRUMP ET SON OPPOSİTİON
Paris / La Gazette
Un nouveau scandale politique secoue les États-Unis, le président Donald Trump a appelé à l’arrestation de six élus
Un nouveau scandale politique secoue les États-Unis. Le président Donald Trump a appelé à l’arrestation de six élus — cinq membres de la Chambre des représentants et une sénatrice — les accusant d’incitation à la rébellion. « Chacun de ces traîtres à notre patrie doit être arrêté et traduit en justice », a-t-il écrit sur sa plateforme Truth Social. Puis, après réflexion, il a ajouté : « Leur conduite doit être punie de mort. » Enfin, Trump a relayé la publication d’un internaute affirmant : « Pendez-les. C’est ce qu’aurait fait George Washington. »
À l’origine de cette escalade verbale : une vidéo diffusée par la sénatrice démocrate Elissa Slotkin. On y voit cinq élus démocrates exhorter les militaires américains à ne pas obéir à d’éventuels ordres illégaux. « Nos lois sont parfaitement claires, a rappelé le sénateur Mark Kelly, ancien militaire et astronaute. Vous avez le droit de ne pas exécuter un ordre illégal. »
Le représentant Chris Deluzio, vétéran de la marine, a renchéri : « Vous devez refuser d’exécuter des ordres illégaux. » Les autres élus présents avaient également servi dans l’armée ou travaillé dans les services de renseignement.
Mark Kelly appelle l’armée à ne pas obéir à d’éventuels ordres illégaux de Trump
Les parlementaires n’ont pas précisé quels ordres ils jugeaient illégaux. Certains élus de la Chambre pensent qu’il s’agit des frappes contre des embarcations au large du Venezuela, soupçonnées de transporter de la drogue — aucun élément probant n’ayant pourtant été présenté.
D’après le chroniqueur du Washington Post George Will, des zones d’ombre entourent ces opérations. Lors d’un tir de missile contre l’un des bateaux présumés trafiquants, le 16 octobre, deux membres d’équipage ont survécu. Interrogés sur un navire de guerre américain, ils ont ensuite été renvoyés dans leurs pays d’origine — l’Équateur et la Colombie. S’il y avait réellement eu du trafic de cocaïne, leur arrestation aurait fourni des preuves irréfutables. Le fait qu’ils aient été relâchés suggère au contraire qu’aucune cargaison illégale n’a été trouvée, alors même que la plupart des autres occupants ont été tués.
D’autres actions du président Trump suscitent des doutes quant à leur légalité, notamment le déploiement de troupes dans plusieurs États. L’intervention la plus massive a eu lieu en Californie en juin, où 4 000 membres de la Garde nationale et un bataillon de 700 marines ont été envoyés pour réprimer des troubles — en violation, selon des juristes, de la Constitution. Le juge fédéral Charles Breyer a estimé que Trump avait utilisé l’armée pour des missions relevant normalement des forces de l’ordre civiles.
Pourquoi Trump a-t-il déployé l’armée en Californie ?
Des situations similaires se sont produites à Portland (Oregon) et à Chicago, où les tribunaux ont bloqué les interventions militaires, les jugeant anticonstitutionnelles.
Si Trump en avait la possibilité, disent ses opposants, il jetterait en prison tous ceux qui se dressent contre lui — juges compris. En septembre, il a remplacé le magistrat qui refusait de poursuivre l’enquête visant la procureure générale de New York, Letitia James. Celle-ci examinait des irrégularités financières impliquant Trump ; sans sa victoire électorale, l’affaire aurait abouti devant un tribunal. James a ensuite été accusée d’évasion fiscale, mais les charges se sont effondrées.
Les accusations visant l’ex-directeur du FBI James Comey et l’ancien chef de la CIA John Brennan — accusés d’avoir enquêté sur l’ingérence russe dans la présidentielle de 2016 — se sont également révélées infondées.
Parmi les cibles de Trump figure aussi le sénateur californien Adam Schiff, qui, alors qu’il était encore député, avait lancé la première procédure de destitution contre lui en 2019. Le 47ᵉ président semble décidé à régler ses comptes un par un avec tous ceux qui lui ont été hostiles.
Marjorie Taylor Greene, ex-alliée de Trump, affirme recevoir des menaces de mort
Mais appeler à pendre des élus démocratiquement choisis franchit un nouveau cap dans sa rhétorique. Comme prévu, le président de la Chambre, Mike Johnson, a immédiatement pris sa défense : « Le comportement du sénateur Mark Kelly et de certains représentants dépasse toutes les limites », a-t-il déclaré.
De nombreux élus dénoncent en revanche un acte de provocation dangereuse. « Trump craque une allumette dans un pays saturé d’essence », alerte Chuck Schumer, chef de la minorité démocrate au Sénat. « Ces messages nous mettent tous en danger, explique le sénateur Chris Murphy. Je songe à renforcer ma sécurité lorsque je rentre chez moi le week-end. »
Ces inquiétudes ne sont pas théoriques dans un pays où les menaces et agressions contre des responsables politiques atteignent des niveaux record. Cette semaine, la représentante Marjorie Taylor Greene — encore récemment fervente partisane de Trump avant de se retourner contre lui — a signalé au FBI qu’elle recevait désormais des menaces de mort.
Conflits ouverts avec les élus, menaces d’exécutions : la crise politique aux États-Unis atteint un seuil inédit. Il reste un peu plus de trois ans au mandat de Trump, et ceux-ci ne s’annoncent assurément pas de tout repos.