POLITISATION DU SPORT ET ELECTIONS
M. Sylvain Souvestre est un partisan déclaré de la politisation du sport, c’est une évidence. Il a réclamé à grands cris le boycott du match entre l’Azerbaïdjan et la France !
Rappelons- lui qu’il ignore sans doute à peu près tout du conflit du Karabagh. Nous l’informons donc que l’invasion arménienne de ce territoire azerbaïdjanais aura été à l’origine d’une épuration ethnique d’environ 700.000 personnes contraintes à l’exil, d’un nombre effrayant de victimes civiles et militaires et que cette situation a duré presque trente sans que personne ne s’en émeuve sérieusement.
Pendant toute la durée de cette tragédie, largement laissée de côté par la presse et les habituelles grandes âmes généreuses, l’Azerbaïdjan est resté digne et fier. Il a enduré cette épreuve de manière altière et résolue. Jamais l’Azerbaïdjan n’a réclamé l’annulation de la participation de l’Arménie à des compétitions sportives, à des festivals, à des concours internationaux de quelque nature qu’ils soient.
Qui avait entendu parler de cette dramatique situation de 700.000 réfugiés et de territoires azerbaïdjanais méthodiquement saccagés ? Même pas lui, visiblement, qui n’hésite pas à se saisir de ce conflit à des fins bassement politiciennes. N’importe quel thème est-il bon à prendre pour préparer l’opinion dans le cadre des futures élections municipales ? Il semble que la réponse est « oui ».
Faute de mieux, la saillie tardive de M. Souvestre aura au moins eu le mérite de faire rire. La publication de son communiqué a en effet surgi à un moment où l’équipe de France était déjà à Bakou ! Nous pensions que la vie militaire était faite d’anticipation par des hommes qui se lèvent tôt, mais lui est arrivé après la bataille !
Espérons qu’un ancien militaire comme lui n’en est pas venu à la conception que la guerre n’est qu’un sport, cela augurerait mal de l’avenir dans un contexte mondial aussi troublé que le nôtre en ce moment.