ÉLECTRICITÉ DE FRANCE SE PENCHE SUR LES PERSPECTIVES DE DÉVELOPPEMENT DE L'HYDROÉLECTRICITÉ EN OUZBÉKISTAN
Paris / La Gazette
Électricité de France (EDF) cherche à soutenir des projets hydroélectriques en Ouzbékistan, a déclaré Pierre-Paul Antheunissens, directeur général d'EDF pour l'Asie centrale.
« Nous examinons toutes les possibilités qui s'offrent à nous. Nous pensons qu'il existe un énorme potentiel en Ouzbékistan pour le développement de projets hydroélectriques, non seulement en Ouzbékistan, mais aussi au Kirghizstan et au Tadjikistan. Le territoire montagneux permet la mise en œuvre de ces projets. Il est possible d'améliorer l'infrastructure hydroélectrique actuelle en Ouzbékistan et, peut-être, de créer des réservoirs de pompage et de nouvelles techniques. Nous avons déjà signé plusieurs accords de coopération dans ce domaine avec le ministère ouzbek de l'Énergie », a indiqué Pierre-Paul Antheunissens, dans une interview avec l'agence Trend.
En ce qui concerne le projet actuel d'EDF en Ouzbékistan, la centrale électrique à gaz à cycle combiné Syrdarya-2, M. Antheunissens a fait remarquer que ce projet d'une capacité de 1 600 MW était très important et nécessaire à l'heure actuelle.
Nos collègues sont venus de Paris pour signer le tout premier contrat que nous avons conclu dans ce pays, le projet Syrdarya-2, et, un an plus tard, nous nous sommes de nouveau rendus sur place pour signer le bouclage financier de ce projet, de sorte que nous avons déjà lancé le processus de construction. Il faudra entre deux et trois ans pour le construire », a précisé le directeur général.
M. Antheunissens a également indiqué que, bien que la coopération dans le domaine de l'énergie nucléaire ne soit pas encore établie avec l'Ouzbékistan, EDF envisagerait ce domaine également, si des opportunités se présentaient.
« La France n'est pas impliquée dans le développement nucléaire en Ouzbékistan, mais s'il y a un appel d'offres ou un intérêt de la part des autorités ouzbèkes, nous ne manquerons pas d'en tenir compte. Pour l'instant, nous nous concentrons sur les sources d'énergie traditionnelles, telles que le gaz et l'hydroélectricité, et éventuellement sur les énergies renouvelables à l'avenir », a-t-il conclu.
L’Ouzbékistan est la deuxième puissance économique d’Asie centrale et sa population représente à elle seule 50% de la population totale de la région, soit environ 35 millions d’habitants. Du fait d’une économie dynamique et d’une démographie en progression, une hausse de la demande en électricité de 25 % à l’horizon 2030 est anticipée dans le pays
Actuellement, l’Ouzbékistan produit 88 % de son électricité à partir de ses réserves en gaz naturel. Toutefois, pour répondre à ses besoins en énergie grandissants, l’Ouzbékistan se tourne vers de nouvelles sources de production d’électricité.
Ainsi, en juillet 2019, Alicher Soultanov, ministre de l’énergie de l’Ouzbékistan, a annoncé la construction de la première centrale nucléaire du pays. La centrale devrait être construite près du lac Aydar kul, dans le district de Forish, et devrait disposer de 2 réacteurs de conception russe de type VVER-1200, des réacteurs à eau pressurisée de troisième génération d’une capacité de 1200 MW.
En plus du projet de centrale nucléaire, les pouvoirs publics ouzbeks investissent également dans les énergies renouvelables, principalement dans l’énergie solaire, espérant ainsi profiter des 320 jours d’ensoleillement annuel que connait l’Ouzbékistan.
Signataire de l’Accord de Paris, Tachkent mise donc sur le tandem énergie nucléaire et renouvelables pour décarboner son économie et assurer ses besoins futurs en électricité.
