LE DIRIGEANT BELARUSSE DEMANDE À DES MERCENAIRES DE WAGNER DE FORMER SON ARMÉE
Paris / La Gazette
Le président du Belarus, Aleksandre Loukachenko, a invité les mercenaires du groupe Wagner à venir dans son pays pour former son armée.
M. Loukachenko a fait allusion à cette invitation dans un discours prononcé vendredi à l'occasion de la fête de l'indépendance du Belarus, selon l'agence de presse nationale Belta.
« Malheureusement, ils (les mercenaires de Wagner) ne sont pas là », a déclaré M. Loukachenko. « Et si leurs formateurs, comme je le leur ai déjà dit, viennent nous transmettre leur expérience du combat, nous accepterons cette expérience ».
L'invitation de M. Loukachenko intervient une semaine seulement après que le dirigeant biélorusse a été crédité d'avoir désamorcé une insurrection armée des forces Wagner contre Moscou.
Dans une série d'événements stupéfiants qui ont constitué la plus grande menace pour le président russe Vladimir Poutine depuis des années, le chef des Wagners, Evguéni Prigojine, a fait marcher ses forces vers la capitale russe, prenant le contrôle d'installations militaires dans deux villes russes, dans ce qu'il a déclaré être une réponse à une attaque militaire russe contre un camp du groupe Wagner.
La crise n'a été désamorcée que lorsque M. Loukachenko a négocié un accord prévoyant le transfert de Prigojine au Belarus. Dans le cadre de cet accord, les troupes wagnériennes ont eu le choix entre s'engager dans l'armée russe ou les forces de l'ordre, retourner auprès de leur famille et de leurs amis ou se rendre en Biélorussie.
Dans son discours de vendredi, M. Loukachenko a martelé qu'il n'avait pas peur des membres du groupe Wagner, car il les connaissait « depuis longtemps ».
« Ce sont des gens qui se sont battus dans le monde entier pour établir une civilisation normale. L'Occident les déteste au plus haut point », a-t-il estimé.
Il a également averti qu'une « crise militaro-politique mondiale sans précédent dans l'histoire de l'humanité » se préparait et a critiqué l'Occident pour ne pas avoir reconnu la nécessité d'un dialogue pour la résoudre.
Il a accusé l'Union européenne et les États-Unis d'« armer la Pologne à un rythme accéléré » et a affirmé que l'Occident faisait de la Pologne « un terrain d'entraînement par procuration » pour l'utiliser contre le Belarus et la Russie, en la comparant à l'Ukraine.
« Ainsi, un autre foyer de tension est créé, un autre bastion est créé pour l'agression du pays le plus agressif au monde et, malheureusement, le plus puissant - les États-Unis », a poursuivi le dirigeant belarusse.
