LA COMMISSAIRE EUROPÉENNE À L'ÉNERGIE EXHORTE LES ENTREPRISES À NE PAS SIGNER DE NOUVEAUX CONTRATS DE GNL AVEC LA RUSSIE
Paris / La Gazette
Les pays et les entreprises de l'Union européenne ne devraient pas signer de nouveaux contrats d'achat de gaz naturel liquéfié (GNL) russe, dans le cadre des efforts déployés par l'Union pour mettre fin à sa dépendance énergétique à l'égard de Moscou, a déclaré jeudi le responsable de la politique énergétique de l'UE.
L'année dernière, la Russie a réduit ses livraisons de gaz à l'Europe à la suite de son invasion de l'Ukraine, ce qui a provoqué une crise énergétique caractérisée par un resserrement de l'approvisionnement et des prix record. L'UE s'est engagée à abandonner les combustibles fossiles russes d'ici à 2027 et a remplacé environ deux tiers du gaz russe l'année dernière.
Cependant, alors que Moscou a réduit les flux de gaz par gazoduc, les livraisons de gaz naturel liquéfié russe à l'Europe ont augmenté l'année dernière pour atteindre 22 milliards de m3, contre environ 16 milliards de m3 en 2021, selon une analyse de l'UE consultée par Reuters.
« Nous pouvons et devons nous débarrasser complètement du gaz russe dès que possible, tout en gardant à l'esprit notre sécurité d'approvisionnement », a martelé Kadri Simson, commissaire européenne à l'énergie, lors d'une réunion des législateurs de l'UE ce jeudi.
« J'encourage tous les États membres et toutes les entreprises à cesser d'acheter du GNL russe et à ne pas signer de nouveaux contrats gaziers avec la Russie une fois que les contrats existants auront expiré », a exhorté Mme Simson, ajoutant que cela pourrait également rassurer d'autres fournisseurs de gaz avec lesquels l'Europe tente de négocier des accords.
Les volumes de GNL sont bien inférieurs aux 155 milliards de m3 de gazoducs que Moscou envoyait chaque année à l'Europe avant la guerre en Ukraine. L'Europe a remplacé la plupart de ces volumes par du GNL provenant d'autres fournisseurs tels que les États-Unis, les énergies renouvelables et les économies d'énergie.
Alors que les pays de l'UE commencent à se préparer à assurer leur approvisionnement en énergie pour l'hiver prochain, Mme Simson a fait remarquer que la Commission proposerait aux pays de l'UE d'étendre à l'hiver prochain l'objectif volontaire de réduction de 15 % de leur consommation de gaz en hiver.
L'UE semble en bonne voie pour atteindre cet objectif cet hiver, puisqu'elle a réduit sa consommation de gaz de 19,3 % entre août et janvier, par rapport aux années précédentes.
Si l'Europe semble en mesure d'éviter de graves pénuries d'énergie cet hiver, la sécurité énergétique du continent reste délicate.
La Russie continue d'envoyer du gaz par gazoduc vers l'Europe via l'Ukraine, suffisamment pour totaliser 20 milliards de m3 cette année si les flux actuels restent stables.
L'Agence internationale de l'énergie a prévenu que si Moscou interrompait ces livraisons, que la Chine achetait davantage de GNL sur les marchés mondiaux et que l'hiver prochain était exceptionnellement froid, l'Europe pourrait être confrontée à des pénuries de carburant.
