LES MINISTRES DE L'ÉNERGIE DU QATAR ET DES ÉAU AFFIRMENT QUE LE GAZ SERA NÉCESSAIRE PENDANT LONGTEMPS
Paris / La Gazette
Le monde aura besoin de gaz naturel pendant longtemps et des investissements supplémentaires sont nécessaires pour garantir la sécurité de l'approvisionnement et des prix abordables pendant la transition énergétique mondiale, ont déclaré samedi les ministres de l'énergie du Qatar et des Émirats arabes unis.
Saad al-Kaabi, ministre d'État qatari de l'Énergie, a déclaré au Sommet du Conseil de l'Atlantique sur l'énergie et l'économie qu'un hiver doux en Europe avait permis de faire baisser les prix, mais que la volatilité resterait « pendant un certain temps encore » étant donné qu'il n'y aura pas beaucoup de gaz sur le marché avant 2025, a rapporté Reuters.
« La question est de savoir ce qui va se passer lorsqu'ils (les Européens) voudront reconstituer leurs stocks l'année prochaine et l'année suivante », a-t-il dit.
M. Kaabi a ensuite déclaré aux journalistes que le Qatar, qui s'efforce d'accroître sa production de gaz, dispose de volumes limités à destination de l'Europe qu'il ne détournerait pas, « mais il y a une limite à ce que nous pouvons faire ».
Le Qatar est l'un des principaux producteurs mondiaux de gaz naturel liquéfié (GNL). Les Émirats arabes unis sont un producteur de pétrole de l'OPEP qui se concentre de plus en plus sur le marché du gaz, l'Europe cherchant à remplacer les importations d'énergie russe après les réductions de l'offre depuis que des sanctions occidentales ont été imposées à Moscou en raison de son invasion de l'Ukraine.
Le ministre qatari a estimé qu'il pensait que le gaz russe finirait par revenir en Europe.
Le ministre de l'Énergie des Émirats arabes unis, Suhail al-Mazrouei, s'exprimant lors du même panel à Abu Dhabi, a convenu que « le gaz sera là pendant très longtemps » et que, même si davantage d'énergies renouvelables seront installées, il faudra investir davantage dans le gaz comme charge de base.
« Le monde entier doit réfléchir aux ressources et à la manière de permettre aux entreprises de produire davantage de gaz pour le rendre disponible et abordable », a noté M. Mazrouei.
Il a remarqué qu'« il était injuste que certains pays occidentaux, dans le cadre de leur campagne en faveur de l'énergie verte, affirment que les pays africains ne devraient pas forer pour trouver du pétrole et du gaz alors que cela est important pour leurs économies et que le monde a besoin d'un approvisionnement plus important ».
Selon M. Mazrouei, la stratégie « peu claire » de nombreux pays ne leur permet pas de s'engager dans des contrats de gaz à long terme, ce qui complique la tâche des entreprises du secteur de l'énergie pour obtenir des financements afin d'investir dans le développement des capacités de production.
