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L'AZERBAÏDJAN COMMÉMORE LE 32E ANNIVERSAIRE DE LA TRAGÉDIE DU "JANVIER NOIR" DE 1990

20 Janvier 2022 00:51 (UTC+01:00)
L'AZERBAÏDJAN COMMÉMORE LE 32E ANNIVERSAIRE DE LA TRAGÉDIE DU "JANVIER NOIR" DE 1990
L'AZERBAÏDJAN COMMÉMORE LE 32E ANNIVERSAIRE DE LA TRAGÉDIE DU "JANVIER NOIR" DE 1990

Paris / La Gazette

L'Azerbaïdjan commémore aujourd'hui le 32e anniversaire de la tragédie du 20 Janvier 1990. Ce jour est entré dans l'histoire de la lutte de l'Azerbaïdjan pour son indépendance et son intégrité territoriale.

Plus de 32 ans s’écoulent depuis les événements du 20 Janvier 1990, qui sont entrés dans l'histoire du peuple azerbaïdjanais comme la tragédie sanglante du Janvier. L'agression militaire de l'ancienne armée soviétique contre le peuple azerbaïdjanais ce jour-là restera dans l'histoire comme l'un des pires crimes commis contre l'humanité.

Dans la nuit du 19 au 20 janvier 1990, sur instruction du Secrétaire général du Comité central du Parti communiste de l'Union soviétique, Mikhaïl Gorbatchev, les troupes du ministère de la Défense, du Comité de la Sécurité nationale et du ministère de l'Intérieur de l'URSS sont entrées à Bakou et dans plusieurs régions de l'Azerbaïdjan, les civils ont été abbatus par des tirs d'équipement lourd et de divers types d'armes.

La prise d’assaut de la ville de Bakou par un important contingent d'unités spéciales de l'armée soviétique et de troupes internes s'est accompagnée d'une cruauté et d'une sauvagerie sans précédent. Avant la déclaration de l'état d'urgence, les militaires ont sauvagement tué 82 personnes et en ont blessé 20 autres. Quelques jours après la déclaration de l'état d'urgence, 21 personnes ont été tuées à Bakou, tandis que huit autres ont été tuées dans des régions et des villes où l'état d'urgence n'avait pas été déclaré - le 25 janvier 1990 à Neftchala et le 26 janvier 1990 à Lankaran.

Ainsi, suite à l'infiltration illégale des troupes armées à Bakou, plus de 130 personnes ont été sauvagement tuées et plus de 744 autres ont été blessées dans la capitale et dans les régions environnantes de l'Azerbaïdjan. Parmi les victimes figuraient des femmes, des enfants et des personnes âgées, ainsi que des ambulanciers et des policiers.

Cette nuit-là, les rues de Bakou étaient inondées du sang de victimes innocentes. La sauvage armée soviétique tuait tout le monde, y compris les enfants, les femmes et les personnes âgées, en commettant un crime odieux contre l'humanité, l'une des tragédies les plus sanglantes de l'histoire. Les cris des enfants, les pleurs des femmes n'affectaient aucunement les soldats sauvages, qui attaquaient chaque homme qu'ils voyaient comme un loup sauvage et le fusillaient. C'était comme si leur esprit et leur conscience leur avaient été enlevés, et qu'ils s'étaient transformés en bêtes à peau humaine.

L'infiltration illégale des troupes armées à Bakou s'est également accompagnée d'arrestations massives de civils. Au cours de l'opération, 841 personnes ont été détenues illégalement à Bakou et dans d'autres villes et régions du pays, dont 112 ont été envoyées dans des prisons de différentes villes d'URSS. Les militaires ont ouvert le feu sur 200 maisons, 80 voitures, y compris des ambulances, et une grande quantité de biens publics et privés ont été détruits à la suite de tirs de ballons incendiaires.

Tous les signes du procès de Nuremberg, qui s'était déroulé en 1945-1946 et avait été condamné par le tribunal international, ont été observés dans les actions de ces troupes soviétiques.

La tragédie du 20 Janvier n'a pas seulement été une tragédie nationale, mais a également démontré la volonté inébranlable du peuple azerbaïdjanais. Malgré la cruauté et la sauvagerie de l'armée soviétique et l'imposition de l'état d'urgence à Bakou, le peuple azerbaïdjanais a organisé une manifestation de deuil le 22 janvier sur la Place de la Liberté de la capitale azerbaïdjanaise, en relation avec l'enterrement des martyrs du 20 Janvier. Environ 2 millions de personnes sont venues assister à des funérailles des victimes dans l'Allée des Martyrs. À la demande du peuple, une session extraordinaire du Soviet suprême de la RSS d'Azerbaïdjan a été convoquée et il a été décidé de lever l'état d'urgence à Bakou.

Cet événement tragique a eu une influence décisive sur la formation de l'identité nationale de l'Azerbaïdjan et a constitué un tournant dans la restauration de l'indépendance de l'État azerbaïdjanais. C'est après cette tragédie que le mouvement de libération nationale est devenu une réalité politique à part entière, irréversible, et que le peuple n'a vu son avenir que dans un Azerbaïdjan indépendant.

Le peuple azerbaïdjanais honore toujours la mémoire des martyrs du 20 Janvier. Chaque année, l'anniversaire de cette tragédie est accompagné de foules, le peuple dépose des œillets sur les tombes des martyrs tués au nom de l'indépendance de leur Patrie, les commémore fièrement, condamne fermement leurs assassins et exprime sa profonde haine envers les auteurs de cette tragédie.

Chaque année, le 20 janvier, à 12:00 heures locales, la mémoire des martyrs du 20 Janvier est commémorée dans tout l'Azerbaïdjan en observant une minute de silence, qui s’accompagne de klaxons des navires de la mer Caspienne ainsi que des trains, des métro et des bus, et les drapeaux de l’État sont abaissés en signe de deuil.

Les événements sanglants du 20 Janvier, qui se sont déroulés il y a plus de trente ans, nécessitent une évaluation politico-juridique de la part de la communauté internationale. La Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de l'Organisation des Nations unies, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques ainsi que d'autres documents juridiques internationaux ont été grossièrement violés à la suite de cette terrible tragédie et, par sa nature et son ampleur, cette tragédie est l'un des pires crimes du XXe siècle.

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