L'ASIE CENTRALE, L'AZERBAÏDJAN ET LA GÉORGIE FAÇONNENT LA CARTE DE L'AVENIR
Paris / La Gazette
La session de haut niveau « Ouzbékistan, Azerbaïdjan et Europe : Coopération pour un développement commun » est en cours à Tachkent, sous le patronage du président ouzbek Shavkat Mirziyoyev. Notamment, ce forum marque le premier événement organisé par le Centre international Nizami Ganjavi en Asie centrale, en collaboration avec l'Institut des études stratégiques et régionales sous la présidence de l'Ouzbékistan.
Dans ses remarques d'ouverture, le président ouzbek a souligné que l'objectif principal de la session est l'interconnexion et le partenariat futur entre l'Asie centrale et le Sud-Caucase. Il a également souligné l'esprit de confiance mutuelle et de soutien qui caractérise les relations entre l'Azerbaïdjan et l'Ouzbékistan. Il a décrit l'Azerbaïdjan comme un « pont stratégique reliant l'Asie centrale et l'Europe ». Le président ouzbek a ensuite souligné l'importance de poursuivre une coopération ciblée avec l'Union européenne et d'autres partenaires pour développer des corridors de transport, de logistique et d'énergie efficaces, ce qui contribuera à raviver le rôle de la région en tant que plaque tournante entre l'Occident et l'Orient. Dans le même temps, le président Mirziyoyev a souligné la volonté de l'Azerbaïdjan de participer au développement de nouvelles initiatives régionales en renforçant la coopération entre l'Asie centrale et le Sud-Caucase.
Dans l'ensemble, compte tenu des développements actuels, il n'y a rien de particulièrement surprenant, car l'Asie centrale et le Sud-Caucase représentés par l'Azerbaïdjan et la Géorgie sont effectivement devenus un seul espace géographique et géopolitique. En confirmation de cette tendance, le 14 août, le Kazakhstan et l'Ouzbékistan ont examiné l'état du projet de « Corridor d'énergie verte » à travers la mer Caspienne en collaboration avec l'Azerbaïdjan. Une étape concrète vers sa mise en œuvre a été la création d'une coentreprise trilatérale le 1er juillet 2025. Dans ce contexte, il a été souligné que le câble électrique « Azerbaïdjan-Asie centrale » à travers la mer Caspienne constitue une partie intégrante du projet de construction d'un pont énergétique depuis la région d'Asie centrale à travers les mers Caspienne et Noire jusqu'au continent européen, facilitant ainsi la transmission d'énergie verte.
Dans le même temps, Astana et Tachkent ont discuté de projets énergétiques régionaux, y compris la construction de la centrale hydroélectrique de Kambarata-1, où le Kirghizistan sert de partenaire stratégique à la fois pour l'Ouzbékistan et le Kazakhstan. Pendant la même période, le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev a ratifié quatre accords entre Bakou et Tachkent, couvrant la coopération dans des domaines tels que la protection de l'environnement, la recherche scientifique et l'enseignement professionnel et supérieur, entre autres.
En ce qui concerne la coopération bilatérale entre Bakou et Tachkent, le chiffre d'affaires commercial entre les deux pays avait augmenté de 40 % au début de cet été. Alors que le chiffre actuel dépasse à peine les 200 millions de dollars, des discussions sont en cours pour l'augmenter à 1 milliard de dollars d'ici 2030. Le Fonds d'investissement Ouzbékistan-Azerbaïdjan fonctionne avec succès, ayant financé des projets d'une valeur de plus de 360 millions de dollars. Cela inclut la construction de complexes résidentiels à Tachkent, le développement d'installations touristiques, ainsi que des centres logistiques et des entreprises manufacturières à Kashkadarya. Plus de 9 000 véhicules sont déjà sortis de la chaîne de montage automobile à Hajigabul, ce qui a suscité des discussions sur la construction d'une deuxième usine. Cette démarche est motivée non seulement par le potentiel d'exportation, mais aussi par de fortes attentes pour le marché intérieur.
Un développement notable a été le contrat signé à la fin du mois dernier entre le ministère de l'Énergie de l'Ouzbékistan, la Société pétrolière d'État de la République d'Azerbaïdjan (SOCAR) et le géant énergétique de l'Ouzbékistan Uzbekneftegaz concernant la région pétrolière et gazière d'Ustyurt. Selon l'accord, SOCAR servira d'opérateur pendant la phase d'exploration géologique dans le cadre de l'Accord de Partage de Production (PSA) sur l'exploration, le développement et la production dans les blocs d'investissement de cette zone. Selon un communiqué de presse du ministère de l'Énergie de l'Ouzbékistan, si des réserves d'hydrocarbures commercialement viables sont découvertes, les parties passeront à l'étape de leur développement et de leur production ultérieure.
Ainsi, le forum en cours à Tachkent, « Ouzbékistan, Azerbaïdjan et Europe : Coopération pour un développement commun », se déroule dans un contexte de renforcement significatif de la compréhension mutuelle entre les pays d'Asie centrale, l'Azerbaïdjan et la Géorgie. Ce moment souligne clairement l'émergence de cette région unifiée mentionnée précédemment comme un lien géopolitique crucial de notre époque. Son importance devient encore plus prononcée dans le contexte actuel de turbulences politiques et économiques mondiales, où les liens traditionnels s'effondrent, tandis que les partenaires et alliés se transforment de plus en plus en adversaires.
De plus, ce type de compréhension mutuelle devient de plus en plus important à mesure que le monde entre dans une ère de transformation - certains pourraient même l'appeler la formation d'un nouvel ordre mondial - où la planète a un besoin urgent d'alliances fortes et cohérentes (plateformes mondiales) capables de faire avancer un programme centré sur le maintien de la stabilité et de la sécurité, au moins dans certaines régions. Après tout, ce facteur devient une pierre angulaire du dialogue et des partenariats.
Dans ce contexte, une attention particulière se porte naturellement sur le Corridor Médian et le Corridor de Zangezur. Ce dernier, d'ailleurs, est désormais appelé la « Route Trump pour la Paix et la Prospérité Internationale » (TRIPP). Ainsi, à ce moment historique, l'Asie centrale et le Sud-Caucase se positionnent fermement comme des centres géopolitiques essentiels, servant, entre autres rôles, de connecteurs vitaux entre la Chine et l'Europe. De plus, les pays de cette région continuent de jouer un rôle crucial dans les projets « Nord-Sud » et « Ouest-Est ». Cela souligne l'immense importance de l'axe Asie centrale-Sud-Caucase et ses perspectives de grande envergure.
