L'ACCORD FINAL ADOPTÉ LORS DE LA COP28 À DUBAÏ PRÉVOIT UNE "TRANSITION" VERS L'ABANDON DES COMBUSTIBLES FOSSILES
Paris / La Gazette
Les délégués aux négociations sur le climat de la COP28 des Nations Unies à Dubaï se sont mis d'accord sur un accord qui, pour la première fois, pousserait les nations à abandonner les combustibles fossiles afin d'éviter les pires effets du changement climatique.
Le président de la COP28, Sultan al-Jaber, a salué l'accord, approuvé mercredi par près de 200 pays, comme un "ensemble historique" de mesures offrant un "plan solide" pour maintenir à portée de main l'objectif de limiter les températures mondiales à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels.
"Pour la première fois, notre accord final contient des dispositions sur les combustibles fossiles", s'est félicité M. al-Jaber, PDG de la compagnie pétrolière Adnoc des Émirats arabes unis (EAU).
Des responsables du monde entier ont estimé que l'accord constituait une étape importante vers la fin de l'utilisation des combustibles fossiles.
L'accord ne va pas jusqu'à rechercher une "élimination progressive" des combustibles fossiles, pour laquelle plus de 100 nations avaient plaidé. Il appelle plutôt à "abandonner les combustibles fossiles dans les systèmes énergétiques, d'une manière juste, ordonnée et équitable, en accélérant l'action au cours de cette décennie cruciale".
Cette transition devrait permettre au monde d'atteindre un niveau net d'émissions de gaz à effet de serre de zéro en 2050, conformément aux principes de la science du climat.
Après l'approbation de l'accord mercredi, la ministre française de l'énergie, Agnès Pannier-Runacher, l'a qualifié d'"une victoire du multilatéralisme et de la diplomatie climatique". "Il nous faudra maintenant mettre en œuvre ce plan pour sortir des énergies fossiles, et nous y serons attentifs ", a-t-elle ajouté.
Le programme des Nations unies pour l'environnement estime que les pays en développement ont besoin de 194 à 366 milliards de dollars par an pour s'adapter à un monde plus chaud et plus sauvage.
"Dans l'ensemble, je pense que ce texte est plus solide que les versions précédentes que nous avons vues", a estimé, de son côté, Cristina Rumbaitis del Rio, conseillère technique à la Fondation des Nations unies pour l'adaptation, avant que la proposition ne soit approuvée mercredi. "Mais il ne parvient pas à mobiliser les financements nécessaires pour atteindre ces objectifs", a-t-elle poursuivi.
