LE DANEMARK COMPTE REFUSER TOUT ACHAT ORIGINAIRE DE RUSSIE
Paris / La Gazette
Alors que l'Union européenne s'apprête à renforcer ses mesures pour interdire le gaz russe d'ici 2027. Dans cette perspective, le Danemark compte exiger des importateurs de prouver que leurs approvisionnements ne sont pas d’origine russe. Les pipelines comme le TurkStream sont spécifiquement visés par ces réglementations potentielles.
Alors que l’Union européenne s’approche de la mise en œuvre d’une interdiction totale des importations de gaz russe d’ici 2027, l’accent est mis sur la fermeture des éventuelles failles pouvant permettre à ce gaz de continuer à pénétrer sur le marché européen. Or, la complexité des chaînes d’approvisionnement en gaz et le mélange avec d’autres sources rendent la tâche ardue. Les pipelines comme le TurkStream, qui relie la Russie à l’Europe du Sud-Est, sont en ligne de mire des nouvelles réglementations envisagées.
Le Danemark, qui assure la présidence tournante de l’UE, a proposé que les importateurs de gaz soient tenus de démontrer que leurs approvisionnements ne proviennent pas de Russie. Une proposition qui vise à éviter que le gaz russe ne soit mélangé à d’autres sources et re-exporté sous une fausse étiquette.
Toutefois, cette initiative intervient alors que plusieurs pays européens cherchent à diversifier leurs sources énergétiques, rendant la mise en œuvre de cette proposition fort complexe. D’autant que les importateurs fournissent des preuves claires, ce qui peut être difficile compte tenu des nombreux intermédiaires et transactions qui caractérisent le marché du gaz. Une proposition qui ne manque pas de soulever des questions politiques importantes au sein de l’UE. Certains États membres, notamment ceux qui dépendent encore largement des importations de gaz russe, expriment des réserves, sans parler de la mise en œuvre de nouveaux systèmes de vérification qui viendront se répercuter sur la facture du consommateur final.
Le Danemark espérant obtenir un soutien suffisant de la part des États membres d’ici octobre, le chemin vers l’adoption de cette législation reste semé d’embûches. Les négociations avec le Parlement européen seront cruciales pour finaliser ces mesures avant la fin de l’année. Des discussions au sein de l’UE qui concernent, entre autre, la manière de gérer les contrats existants. Les contrats à court terme devront cesser d’ici mi-2026, tandis que les contrats à long terme seront complètement interdits d’ici fin 2027. Des exemptions sont proposées pour certains pays enclavés, mais la question reste sensible.
Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Europe tente de réduire sa dépendance énergétique vis-à-vis de Moscou. Cette dépendance a longtemps été perçue comme un levier de pouvoir pour la Russie.
De son côté, la Russie, cherche à rediriger ses exportations vers l’Asie, comme en témoigne l’accord récent sur le pipeline Power of Siberia-2 avec la Chine.
