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INVASION RUSSE: LA FRANCE AFFIRME QUE 26 PAYS S'ENGAGENT À DÉPLOYER DES TROUPES EN UKRAINE

4 Septembre 2025 21:23 (UTC+01:00)
INVASION RUSSE: LA FRANCE AFFIRME QUE 26 PAYS S'ENGAGENT À DÉPLOYER DES TROUPES EN UKRAINE
INVASION RUSSE: LA FRANCE AFFIRME QUE 26 PAYS S'ENGAGENT À DÉPLOYER DES TROUPES EN UKRAINE

Paris / La Gazette

Emmanuel Macron a annoncé jeudi que 26 des alliés de l'Ukraine se sont engagés à envoyer des troupes en tant que "force de réassurance" une fois les combats terminés dans le conflit avec la Russie.

Le président français a parlé après une réunion à Paris de la "Coalition des volontaires", un groupe de 35 pays qui soutiennent l'Ukraine. Il a déclaré que 26 de ces pays s'étaient engagés à déployer des troupes en Ukraine – ou à maintenir une présence sur terre, en mer ou dans les airs – pour aider à garantir la sécurité du pays le jour suivant un cessez-le-feu ou la paix.

Le chef de l'État a laissé entendre que lui-même, ses homologues européens et le président ukrainien Volodymyr Zelensky avaient eu un appel avec le président américain Donald Trump après leur sommet et que les contributions américaines aux garanties seraient finalisées dans les prochains jours.

La réunion de la "Coalition des volontaires" visait à finaliser les garanties de sécurité et à demander à D. Trump le soutien que les Européens disent vital pour rendre ces garanties viables.

Les garanties de sécurité visent à rassurer l'Ukraine et à dissuader la Russie, qui a lancé une invasion à grande échelle de l'Ukraine en 2022, d'attaquer à nouveau son voisin.

"Le jour où le conflit s'arrête, les garanties de sécurité se déploient", a lancé Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse au Palais de l'Élysée à Paris, aux côtés du président Zelensky.

Les responsables européens disent que la paix semble pour l'instant une perspective lointaine, mais ils veulent être prêts lorsque la guerre prendra fin. Ils considèrent également la planification des garanties de sécurité comme un moyen de rassurer Kiev de leur soutien et espèrent que le président Trump se joindra à leurs efforts.

Emmanuel Macron a d'abord signalé que les 26 nations – qu'il n'a pas nommées – se déploieraient en Ukraine. Mais il a ensuite déclaré que certains pays fourniraient des garanties tout en restant en dehors de l'Ukraine, par exemple en aidant à former et à équiper les forces de Kiev.

Il n'a pas dit combien de soldats seraient impliqués dans les garanties.

L'Allemagne et d'autres pays ont promis de s'impliquer dans cet effort. Mais Berlin a déclaré qu'elle ne déciderait d'un engagement militaire que lorsque les conditions seraient claires, y compris l'étendue de l'implication des Etats-Unis dans les garanties de sécurité.

Le chancelier Friedrich Merz a signalé son ouverture à la participation de l'Allemagne à une éventuelle mission de maintien de la paix, mais a montré plus de prudence que le président français et le Premier ministre britannique Keir Starmer.

M. Merz a également noté que tout déploiement allemand nécessiterait probablement un mandat du Bundestag, un défi pour une chancelière dont la propre nomination n'a été votée qu'à la deuxième tentative.

La Première ministre italienne Giorgia Meloni a clairement indiqué qu'elle n'enverrait pas de troupes en Ukraine, mais a affirmé que l'Italie était ouverte à la surveillance d'un cessez-le-feu et à la formation des troupes ukrainiennes en dehors du pays.

La France et la Grande-Bretagne, qui coprésident la "Coalition des volontaires", ont indiqué qu'elles étaient ouvertes à déployer des troupes en Ukraine après la fin de la guerre.

"Nous sommes en train de déterminer quels pays participeront à quel élément de sécurité", a déclaré M. Zelensky.

Vingt-six pays ont accepté de fournir des garanties de sécurité. Aujourd'hui, pour la première fois depuis longtemps, c'est la première substance aussi sérieuse et aussi concrète.

Bien que les détails de toute participation américaine aux garanties de sécurité restent flous, tant le président Macron que le dirigeant ukrainien Zelensky ont déclaré que Washington avait exprimé sa volonté de faire partie du plan, et le président ukrainien a dit qu'il en était reconnaissant. "Quant à savoir sous quelle forme, je ne suis pas encore prêt à vous le dire en détail", a ajouté M. Zelensky.

"Le travail de planification sera finalisé avec les États-Unis", a poursuivi le président Macron.

Lors de son appel avec les dirigeants de la coalition, D. Trump a réclamé que l'Europe devait cesser d'acheter du pétrole russe qui, selon lui, aide Moscou à financer sa guerre contre l'Ukraine, a déclaré un responsable de la Maison Blanche. Il a souligné que la Russie avait reçu 1,1 milliard d'euros de ventes de carburant de l'UE en un an, a expliqué le responsable.

Le président Trump a également souligné que les dirigeants européens doivent exercer une pression économique sur la Chine pour avoir indirectement financé les efforts de guerre de la Russie, selon le responsable, qui n'était pas autorisé à commenter publiquement les discussions privées et a parlé sous couvert d'anonymat.

Le chef de l'État français a laissé entendre que la coalition et les États-Unis avaient convenu de travailler plus étroitement sur les futures sanctions, notamment sur le secteur pétrolier et gazier de la Russie, et sur la Chine.

Les gouvernements européens ont déclaré que les forces européennes en Ukraine auraient besoin de leurs propres garanties de sécurité américaines comme "filet de sécurité". Le président Trump n'a pris aucun engagement explicite d'aller aussi loin.

Son envoyé spécial, Steve Witkoff, a rencontré des diplomates de haut rang français, britanniques, allemands, italiens et ukrainiens avant le sommet, avant d'assister brièvement à la séance d'ouverture.

Les responsables européens voulaient également souligner l'absence de progrès vers des pourparlers de paix directs entre le président russe Vladimir Poutine et M. Zelensky depuis que D. Trump a accueilli le premier en août, et inciter le président américain à exercer davantage de pression sur Moscou maintenant.

Après avoir déroulé le tapis rouge en Alaska, M. Trump a accusé mercredi M. Poutine de conspirer avec la Chine et la Corée du Nord après que les dirigeants des trois pays ont fait une démonstration d'unité à Pékin lors d'une commémoration somptueuse de la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Le chef du Kremlin a déclaré mercredi qu'il y avait une chance de mettre fin à la guerre en Ukraine par des négociations "si le bon sens prévaut", une option qu'il a dit préférer, bien qu'il soit prêt à y mettre fin par la force si c'était la seule solution.

M. Zelensky a déclaré jeudi qu'une rencontre avec le président Poutine était nécessaire. "Ce n'est pas une question de désir, c'est une question de nécessité", a-t-il noté. "Nous soutenons tout format, rencontre bilatérale, trilatérale, je crois que la Russie fait tout pour la différer".

Il n'y a eu aucune réaction immédiate de la part des responsables russes.

Le président Poutine a également exclu le déploiement de troupes des pays de l'OTAN en Ukraine dans le cadre d'un règlement de paix. Mais le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, a rejeté ses objections.

"Pourquoi nous intéresser à ce que pense la Russie des troupes en Ukraine? C'est un pays souverain", a-t-il clamé lors d'une conférence à Prague avant de rejoindre par visioconférence le sommet de Paris.

"La Russie n'a rien à voir avec ça", a-t-il dit. "Je pense que nous devons vraiment cesser de rendre Poutine trop puissant."

M. Rutte a déclaré qu'une large coalition de nations est nécessaire pour soutenir la défense de l'Ukraine contre l'agression russe, mais aussi pour renforcer l'Europe afin de dissuader toute action militaire supplémentaire de Moscou.

Citant des responsables militaires et des services de renseignement européens qui ont mis en garde contre les plans russes de frapper d'autres pays européens, M. Rutte a avancé que "nous devons nous assurer que notre dissuasion soit telle qu'ils n'essaieront jamais, sachant que notre réaction sera dévastatrice."

Le chef de l'OTAN a également appelé le monde à "ne pas être naïf à propos de la Russie".

"Nous savons ce que Poutine essaie de faire et les preuves sont là en Ukraine en ce moment même", a-t-il évoqué.

Pendant ce temps, en Ukraine, la Russie a tiré 112 drones de frappe et de diversion à travers le pays dans la nuit de jeudi, selon le rapport matinal de l'armée de l'air ukrainienne. Les défenses aériennes ont intercepté ou brouillé 84 drones, selon un communiqué.

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