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AU CARREFOUR DE L'EUROPE ET DE L'ASIE, L'AZERBAÏDJAN RECÈLE UN FORT POTENTIEL POUR DEVENIR UNE PLAQUE TOURNANTE VIABLE RELIANT LA CHINE

5 Septembre 2025 11:15 (UTC+01:00)
AU CARREFOUR DE L'EUROPE ET DE L'ASIE, L'AZERBAÏDJAN RECÈLE UN FORT POTENTIEL POUR DEVENIR UNE PLAQUE TOURNANTE VIABLE RELIANT LA CHINE
AU CARREFOUR DE L'EUROPE ET DE L'ASIE, L'AZERBAÏDJAN RECÈLE UN FORT POTENTIEL POUR DEVENIR UNE PLAQUE TOURNANTE VIABLE RELIANT LA CHINE

Paris / La Gazette

En décembre 1991, la Chine a reconnu l'indépendance de l'Azerbaïdjan, et des relations diplomatiques ont été formellement établies avec l'État caucasien en avril 1992. La Chine a inauguré son ambassade à Bakou en 1992, tandis que l'Azerbaïdjan a ouvert son ambassade à Pékin en 1993. L'Azerbaïdjan a été parmi les premiers États à adhérer à l'Initiative de « la Ceinture et la Route » (ICR) de plusieurs milliards de dollars de la Chine, lancée en 2013. Conçue pour améliorer la connectivité mondiale grâce à des investissements dans les infrastructures, l'énergie et les transports, l'ICR s'étend sur plus de 160 pays. En 2015, la Chine et l'Azerbaïdjan ont conclu un mémorandum d'entente sur le développement conjoint de la Ceinture économique de la Route de la Soie.

En 2019, le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev s'est rendu à Pékin pour assister au Forum international « la Ceinture et la Route », au cours duquel les deux États ont signé dix accords pour renforcer la coopération dans l'industrie, l'investissement, le commerce et d'autres secteurs économiques. L'initiative de l'ICR a agi comme un catalyseur pour l'expansion rapide des relations entre la Chine et l'Azerbaïdjan, qui ont évolué au fil des années, passant de la collaboration commerciale, économique, de transit et logistique à la coopération dans les domaines de la science, de la technologie et des échanges culturels.

En 2024, les deux nations, lors d'un sommet de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) à Astana, ont franchi une nouvelle étape dans leurs relations bilatérales en adoptant la « Déclaration conjointe de la République d'Azerbaïdjan et de la République populaire de Chine sur l'établissement d'un partenariat stratégique ».

En avril 2025, les relations entre la Chine et l'Azerbaïdjan ont été élevées à un partenariat stratégique global, inaugurant un nouveau chapitre dans les liens bilatéraux. Lors des entretiens avec le président Aliyev en visite le 23 avril à Pékin, le président Xi a souligné que les deux États devraient « renforcer continuellement la confiance politique mutuelle, approfondir la coopération pratique et renforcer la collaboration internationale pour ouvrir un nouveau chapitre de coopération globale ».

Géographiquement, le Sud-Caucase intéresse la Chine car il offre une route terrestre potentielle reliant la Chine à l'Europe. Pour cette raison, Pékin a officiellement rejoint l'année dernière le Corridor Médian, une route commerciale reliant l'Europe et la Chine qui contourne la Russie et sert d'alternative au Corridor Nord à travers la Russie et aux routes maritimes traditionnelles. La participation au Corridor Médian fait partie de la stratégie plus large de la Chine visant à diversifier ses routes commerciales.

La transformation en cours du paysage géopolitique eurasien a renouvelé l'attention sur le rôle de l'Azerbaïdjan en tant qu'État de transit entre l'Europe et l'Asie. Dans le cadre des dynamiques régionales en évolution rapide, façonnées par la guerre de la Russie contre l'Ukraine, l'Azerbaïdjan a gagné en centralité dans la stratégie économique eurasienne de la Chine.

Situé à l'intersection des routes de transport est-ouest et nord-sud de la Chine, l'Azerbaïdjan figure en bonne place sur l'agenda de Pékin pour faire avancer ses objectifs économiques et stratégiques dans la région. La Chine considère l'Azerbaïdjan comme un partenaire pivot pour étendre son influence à travers l'Asie centrale et le Sud-Caucase. En tant qu'acteur clé dans le Sud-Caucase pour l'UE, la Russie et la Chine, l'Azerbaïdjan joue un rôle important dans l'ICR en facilitant des projets de connectivité stratégique. Le chemin de fer Bakou-Tbilissi-Kars (BTKR), par exemple, relie les systèmes ferroviaires trans-européens et trans-asiatiques. Ce projet non seulement donne aux cinq républiques d'Asie centrale et à l'Afghanistan un accès à l'UE, mais il accélère également le mouvement des marchandises chinoises vers les marchés européens. De même, l'Azerbaïdjan donne à la Chine l'accès au Port de Commerce Maritime International de Bakou dans le cadre de l'ICR. Situé sur la Route de la Soie historique, le Port de Bakou fonctionne comme un important centre de transport et de logistique reliant l'Europe et l'Asie, et constitue un élément vital de la Route Internationale de Transport Transcaspienne, ou Corridor Médian.

Les initiatives de connectivité stratégique de l'Azerbaïdjan ont la capacité de transformer l'État caucasien en un centre majeur de transport et de logistique de la région. Pour cette raison, la Chine envisage un rôle central pour l'Azerbaïdjan dans l'avancement des perspectives de l'ICR et dans la garantie du succès de sa stratégie économique eurasienne.

À l'heure actuelle, le transport et la logistique constituent les principaux domaines de coopération entre la Chine et l'Azerbaïdjan, bien que ce partenariat puisse s'étendre pour inclure une collaboration militaire. L'Azerbaïdjan a déjà acquis l'avion de combat JF-17 Thunder Block-III du Pakistan, une coentreprise entre le Pakistan Aeronautical Complex Kamra et la Chengdu Aircraft Industry Corporation de Chine.

En raison de sa position à la croisée des chemins entre l'Europe et l'Asie, l'Azerbaïdjan possède un potentiel significatif pour servir de plaque tournante viable reliant la Chine, l'Asie centrale et l'Europe, en particulier à un moment où Pékin, engagé dans une guerre commerciale avec Washington, recherche activement des itinéraires alternatifs pour ses exportations.

À l'heure actuelle, la Chine n'est pas en mesure de façonner la géopolitique du Sud-Caucase en raison de la présence d'autres acteurs clés tels que l'UE, la Russie, la Turquie, l'Iran et les États-Unis. Pékin a cependant misé sur l'Azerbaïdjan, qu'il considère comme un nœud central dans les initiatives de connectivité stratégique telles que le Corridor Médian. La Chine considère en outre un partenariat stratégique renforcé avec l'Azerbaïdjan comme essentiel pour consolider sa position dans le Sud-Caucase.

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