HYMNE VISUEL DE L'AZERBAÏDJAN PAR ASHRAF HEYBATOV (PHOTO)

Paris / La Gazette
Un invité spécial est venu à la rédaction d’AMI Trend – le célèbre artiste Ashraf Geybatov, qui vit en Allemagne depuis près de 30 ans, mais reste profondément attaché à sa patrie. Son œuvre n’est pas seulement de la peinture, c’est un dialogue culturel, un pont entre l’Orient et l’Occident, et avant tout un hymne visuel à l’Azerbaïdjan. Nous avons invité le maître à une conversation sur la vie loin de sa patrie, ses retours au pays, son devoir élevé en tant qu’artiste, et pourquoi il se considère encore comme un artiste non réalisé.
Ashraf Geybatov est un artiste populaire d’Azerbaïdjan, membre de la Fédération des artistes de l’UNESCO, de l’Académie des arts de Russie, de l’Union des artistes d’Allemagne, et détenteur du diplôme international « Ambassadeur de la paix ». Il est le premier artiste azéri dont les œuvres ont été exposées au Palais de l’ONU à Genève, au Palais présidentiel de Roumanie, au siège de l’OTAN, au palais du roi de Jordanie, à la résidence du duc de Luxembourg, à la chancellerie du Vatican, ainsi que dans des salons d’art renommés à Malte. Ses œuvres ont rencontré un vif intérêt en Azerbaïdjan, Russie, France, Espagne, Italie, Israël, Inde, Égypte, Turquie, Allemagne, Suède, Belgique, Malte et ailleurs.
« Être Azerbaïdjanais et artiste à l’étranger signifie une grande responsabilité », dit-il. Il parle de la nécessité de représenter dignement sa culture, d’aimer profondément sa patrie pour que la peinture devienne une véritable propagande sincère de l’histoire et des richesses spirituelles.
Il revient chaque année en Azerbaïdjan, où il puise une énergie vitale qui alimente sa création. Son art est un hommage aux paysages, aux femmes, au mugham, au Karabakh et à la mer Caspienne.
Il conseille à ceux qui en ont la possibilité de vivre un temps à l’étranger pour s’imprégner de la culture européenne, mais souligne que malgré tout, il reste toujours étranger à l’étranger, tandis qu’en Azerbaïdjan il se sent chez lui.
Ashraf Geybatov a récemment présenté une exposition consacrée à son village natal Gala, avec plus de 25 toiles illustrant l’esprit national unique et la nature d’Apsheron. Il organise aussi des masterclasses pour transmettre son savoir aux jeunes artistes dans différentes régions d’Azerbaïdjan.
L’artiste évoque également l’importance de contrer la propagande arménienne qui déforme la vérité historique, notamment sur le génocide de mars 1918. Il prépare une série de tableaux pour révéler cette vérité au monde.
À la question s’il est satisfait de son œuvre, il répond qu’il se considère encore non réalisé, malgré ses nombreuses expositions internationales. Il rêve de créer un grand panneau historique sur « l’Azerbaïdjan – hier, aujourd’hui et demain » et souhaite ouvrir une maison-musée à Bakou regroupant ses œuvres et une collection d’antiquités.
Pour ses 75 ans, il prépare une grande exposition et réfléchit déjà à sa sélection d’œuvres parmi ses milliers de tableaux, car il n’est pas un artiste commercial.
En partant, il ajoute : « Je ne peins pas des tableaux. Je peins l’Azerbaïdjan. Chaque coup de pinceau est une mémoire, chaque couleur est un sentiment, chaque sujet est la patrie. »
Source: Trend