TRUMP RENFORCE LES LIENS ENTRE LES ÉTATS-UNIS ET L’ASIE CENTRALE AUTOUR DES MINERAUX STRATEGIQUES ET DU COMMERCE
Une nouvelle étape dans la coopération entre les États-Unis et l’Asie centrale a été franchie à la Maison-Blanche, où le président Donald Trump a accueilli les dirigeants des cinq républiques d’Asie centrale — le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan, le Turkménistan et l’Ouzbékistan — pour des discussions axées sur les ressources minérales critiques, le commerce et le développement régional à long terme.
Les minéraux critiques, au cœur de la stratégie américaine
Lors du sommet, Donald Trump a qualifié les minéraux critiques de « priorité essentielle » pour la sécurité économique des États-Unis. Il a souligné que son administration œuvrait à diversifier et sécuriser les chaînes d’approvisionnement américaines en établissant de nouveaux accords avec des partenaires dans le monde entier.
« L’un des sujets clés à notre ordre du jour concerne les minéraux critiques. Ces ressources sont indispensables à notre économie et à notre sécurité nationale », a déclaré Trump.
Ce sommet intervient alors que la compétition mondiale pour les richesses minérales de l’Asie centrale – notamment l’uranium, le cuivre, l’or et les terres rares – s’intensifie, sur fond d’efforts occidentaux pour réduire la dépendance à Moscou et Pékin.
Lancement d’une nouvelle ère de coopération régionale
Le président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev a salué la rencontre comme « le début d’une nouvelle ère d’interaction entre les États-Unis et l’Asie centrale ». Il a également annoncé l’adhésion du Kazakhstan aux Accords d’Abraham, normalisant ainsi ses relations avec Israël.
De son côté, le président ouzbek Chavkat Mirzioïev a qualifié Trump de « président du monde » et proposé la création d’un secrétariat permanent du partenariat C5+1 en Asie centrale.
Plus tard dans la soirée, Trump a indiqué sur Truth Social que l’Ouzbékistan prévoyait d’investir plus de 100 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie dans des secteurs clés de l’économie américaine — notamment les minéraux stratégiques, les pièces automobiles et l’aéronautique.
Le cadre du C5+1 et de nouveaux accords économiques
La réunion s’inscrivait dans le cadre du format C5+1, lancé en 2015 pour renforcer la coopération entre Washington et les cinq États d’Asie centrale dans les domaines économique, énergétique et sécuritaire.
Parmi les accords signés figuraient des mémorandums de coopération sur les minéraux critiques et plusieurs contrats commerciaux :
Boeing vendra jusqu’à 37 avions à des compagnies aériennes du Kazakhstan, du Tadjikistan et de l’Ouzbékistan.
L’entreprise américaine Cove Capital a conclu un accord pour exploiter le tungstène au Kazakhstan, avec un financement soutenu par le gouvernement.
« Alors que la Chine et la Russie renforcent leur mainmise sur les systèmes miniers et logistiques de la région, Washington cherche à établir une présence tangible par des projets stratégiques ciblés », a expliqué Gracelin Baskaran, directrice au Center for Strategic and International Studies (CSIS).
Un enjeu géoéconomique mondial
Avec une population combinée de 84 millions d’habitants, les États d’Asie centrale détiennent certaines des plus vastes réserves mondiales de métaux rares et d’uranium.
Le Kazakhstan, première économie régionale, fournit près de 40 % de la production mondiale d’uranium, tandis que l’Ouzbékistan figure parmi les cinq plus grands producteurs. Ensemble, ces deux pays représentent plus de la moitié de l’offre mondiale – une ressource vitale pour le secteur nucléaire américain, qui reste un pilier de la production d’électricité aux États-Unis.
Face à la dépendance persistante vis-à-vis de la Russie, qui fournit encore près de 20 % de l’uranium importé par les États-Unis, la diversification des approvisionnements constitue une priorité stratégique.
Washington renforce son influence en Eurasie
Sous la présidence Trump, les États-Unis poursuivent une stratégie à multiples volets visant à sécuriser les chaînes d’approvisionnement en minéraux critiques et à réduire leur dépendance vis-à-vis de la Chine, qui domine actuellement le raffinage et la distribution mondiale de ces ressources.
Ce sommet à la Maison-Blanche marque ainsi une affirmation renouvelée de la présence américaine en Asie centrale, à travers le commerce, l’investissement et la diplomatie économique.
« L’objectif est clair : faire des États-Unis un partenaire de long terme pour une région appelée à jouer un rôle central dans l’économie mondiale », a résumé un communiqué de la Maison-Blanche.