TEHERAN PROPOSE A DOUCHANBE LA CREATION D’UNE MONNAIE COMMUNE REGIONALE
L’Iran a proposé au Tadjikistan de créer une monnaie commune régionale, une initiative ambitieuse visant à renforcer la coopération économique et financière entre les deux pays et, plus largement, entre les États de la région.
Selon le média Sputnik Tadjikistan, l’idée a été avancée par le président iranien Masoud Pezeshkian lors d’une rencontre à Téhéran avec le ministre de l’Intérieur du Tadjikistan, Ramazan Rahimzoda.
« Cette initiative contribuera au développement économique de l’ensemble de la région », a déclaré le président Pezeshkian, soulignant la nécessité d’approfondir les liens économiques entre les pays d’Asie centrale et l’Iran.
Vers une intégration économique régionale
Cette proposition s’inscrit dans la stratégie de Téhéran visant à diversifier ses partenariats économiques et à réduire la dépendance au dollar américain dans les échanges régionaux.
L’Iran, soumis depuis plusieurs années à des sanctions économiques occidentales, cherche à bâtir un système financier alternatif avec ses voisins, en s’appuyant sur des mécanismes régionaux.
La mise en place d’une monnaie commune — qui pourrait fonctionner sur le modèle de règlements bilatéraux ou multilatéraux en monnaies locales — viserait à faciliter le commerce transfrontalier et à stimuler les investissements mutuels.
Un nouveau cadre pour la coopération entrepreneuriale
Outre la question monétaire, les deux responsables ont également discuté de la création d’une organisation conjointe destinée à renforcer la coopération entre les entrepreneurs iraniens et tadjiks.
L’objectif serait de favoriser les partenariats industriels et commerciaux, notamment dans les secteurs de l’énergie, des infrastructures et des technologies.
Un signal politique fort
Cette initiative illustre le rapprochement croissant entre Téhéran et Douchanbé, deux pays liés par une langue et une culture communes, mais dont les relations avaient connu des tensions par le passé.
Le projet de monnaie commune, bien qu’encore à l’état d’idée, pourrait marquer une étape symbolique vers une intégration économique régionale plus étroite, à un moment où l’Asie centrale devient un espace de concurrence entre puissances régionales et mondiales.
Pour les observateurs, cette proposition iranienne témoigne de la volonté de Téhéran de s’imposer comme un acteur pivot entre le monde persan et l’Asie centrale, en misant sur une diplomatie économique proactive et une vision multipolaire de la coopération régionale.
