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RUSSIE : BIENTÔT LES PREMIÈRES SANCTIONS AMÉRICAINES ?

17 Novembre 2025 14:15 (UTC+01:00)
RUSSIE : BIENTÔT LES PREMIÈRES SANCTIONS AMÉRICAINES ?
RUSSIE : BIENTÔT LES PREMIÈRES SANCTIONS AMÉRICAINES ?

Paris / La Gazette

Ce vendredi 21 novembre, les premières sanctions directes imposées à la Russie par Donald Trump depuis le début de son deuxième mandat pourraient entrer en vigueur. En octobre 2025, la Chine a acheté 47% des exportations de pétrole brut de la Russie, suivie par l'Inde (38%), la Turquie (6%) et l'Union Européenne (6%). Depuis l’annonce des sanctions, plusieurs acheteurs indiens et chinois auraient mis en pause leurs commandes.

Après l'échec du Sommet d'Anchorage et la procrastination russe, le président américain avait déclaré en octobre : « J'espère que les sanctions pétrolières contre la Russie rendront Poutine raisonnable. »

En raison du « refus du président Poutine de mettre fin à cette guerre absurde », le département du Trésor américain a inscrit les deux géants pétroliers russes, Rosneft et Lukoil, sur la liste des entités sanctionnées le 22 octobre 2025, tout en autorisant, via une licence générale, le wind down des transactions les impliquant jusqu’à vendredi.

Ce samedi, les États-Unis ont annoncé la prolongation de la dérogation aux sanctions visant Lukoil. Contrairement à Rosneft qui est contrôlée par le gouvernement russe, Lukoil a une structure plus complexe. Le géant pétrolier est la compagnie russe la plus présente à l'échelle internationale, avec des activités allant des États-Unis au Kazakhstan.

Si Lukoil a informé le Trésor américain de son intention de vendre une partie de ses actifs, plusieurs pays, dont la Roumanie et la Bulgarie, auraient demandé à Washington de reporter les sanctions afin d'éviter toute perturbation de l'approvisionnement en disposant du temps nécessaire pour résoudre la question de la prise de contrôle des filiales de la société. Le gouvernement bulgare a annoncé avoir placé sous tutelle la plus vaste raffinerie de la région et la plus grande entreprise du pays (4,68 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2024).

Ensemble, la Chine et l’Inde restent de loin les premiers acheteurs mondiaux de combustibles fossiles russes : avec 5,8 milliards d'euros pour la Chine et 3,1 milliards d'euros pour l’Inde. À eux deux, ils assurent plus de 55% des recettes d'exportation de la Russie en octobre. Depuis l’annonce des sanctions, plusieurs acheteurs indiens et chinois auraient mis en pause leurs commandes. Selon JPMorgan, près d'un tiers du potentiel d'exportation maritime de pétrole russe est bloqué dans des pétroliers.

Les recettes mensuelles de la Russie provenant des exportations de combustibles fossiles sont aussi en baisse : les exportations de brut se sont établies à 3 millions de barils par jour dans la semaine ayant suivi l’annonce des sanctions, soit une baisse de 17,5% et le déficit russe pourrait atteindre 3,5% cette année.

Sans mesures ciblées, comme les droits de douane supplémentaires imposés sur l’Inde à la fin de l’été, il semble peu probable que les raffineurs chinois renoncent à acheter du pétrole russe bon marché.

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